« Nous voulons le bon voisinage », a affirmé mercredi le président rwandais, Paul Kagame, proposant à son homologue congolais, Félix Tshisekedi, de s’attaquer conjointement aux rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et du Mouvement du 23 mars (M23), qui constituent des menaces communes pour les deux pays s’accusant mutuellement de soutenir ces milices.
S’exprimant lors de la cérémonie l’assermentation du Premier ministre Édouard Ngirente et de nouveaux députés nationaux, Paul Kagame a indiqué qu’il s’agit d’ « une question de donnant-donnant ». Pour lui, la solution est simple : « Nous travaillons ensemble ; nous nous attaquons à votre problème, mais nous nous attaquons également au mien ».
« Pour nous, ce problème est grave, il s’agit d’un problème de sécurité à long terme auquel nous devons nous attaquer. Nous voulons un bon voisinage, mais le problème est de savoir comment y parvenir. Cela ne se fait pas à mes dépens ni aux dépens de l’autre personne (Félix Tshisekedi) », a-t-il déclaré, souligant qu’accuser le Rwanda d’être impliqué dans le conflit dans l’est de la RDC (soutenir le M23) ne contribuerait pas davantage à résoudre le problème des FDLR.
Sans démentir la présence des troupes rwandaises sur le sol congolais, il a souligné que son « problème est celui des FDLR que le gouvernement congolais a armés et utilise dans la lutte contre le soi-disant M23 ».
Les FDLR sont l’un des plus importants groupes armés étrangers opérant sur le territoire de la République démocratique du Congo. Le groupe a été formé en 2000 et a commis des actes de violence graves dirigés contre des femmes et des enfants dans des contextes de conflit armé en RDC.
Depuis la résurgence du M23 dans l’Est de la RDC avec le soutien de l’armée rwandaise (fin 2021), l’administration Kagame ne cesse d’accuser la RDC de soutenir les FDLR. Ce que rejette la RDC, même si elle a accepté, dans le cadre du processus de paix de Luanda, de proposer un plan de leur neutralisation.
Lors de son entretien lundi dernier avec le médiateur João Lourenço à Kinshasa, le président Félix Tshisekedi de la RDC a réaffirmé sa disponibilité à participer à toutes les étapes du processus de Luanda afin de résoudre définitivement ce conflit.
Reagan Ndota
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