La République démocratique du Congo (RDC), depuis plus de deux décennies, fait face à des défis majeurs en termes d’insécurité, notamment dans les régions orientales du pays. Les déplacements massifs de populations suite aux affrontements entre divers groupes armés ont créé une situation humanitaire critique, exacerbée par la présence de rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23) accusés de soutien extérieur.
Marie Brun, coordinatrice d’urgence pour Médecins Sans Frontières (MSF) à Goma, pointe du doigt l’intensification des combats entre les groupes armés et les forces congolaises, impactant directement la population civile. Les déplacés, déjà fragilisés, se retrouvent coincés dans des camps surpeuplés et insalubres, exposés aux violences et aux privations de toutes sortes.
Les tirs d’artillerie et les explosions de grenades dans et autour des camps ont engendré un lourd bilan humain, avec de nombreux morts et blessés parmi les civils. Les violences sexuelles, commises sous la contrainte d’armes à feu, sont devenues monnaie courante, provoquant un traumatisme supplémentaire parmi les femmes et les enfants vulnérables.
Au-delà des pertes humaines, les combats ont également engendré la destruction d’infrastructures vitales et forcé de nouvelles vagues de déplacements de populations. Les équipes de MSF se retrouvent elles-mêmes confrontées à des défis sécuritaires majeurs, avec des interruptions fréquentes de leurs activités en raison des affrontements et des menaces pesant sur leur personnel.
Malgré ces conditions difficiles, MSF continue d’œuvrer pour apporter des soins médicaux et psychologiques aux victimes des violences, tout en plaidant pour le respect du droit international humanitaire par toutes les parties en conflit. La situation demeure critique dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, où l’accès aux populations affectées reste incertain et les opérations humanitaires sont entravées par les combats.
Magloire MUTULWA
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