L’humanité commémore le 23 mai de chaque année la journée internationale de l’élimination de la fistule obstétricale.
Cette maladie dûe en grande partie à la mauvaise manipulation de la filière génitale lors de l’accouchement ou le blocage de l’enfant dans cette filière, continue à faire rage dans la province de l’Ituri, gérée depuis 3 ans par le lieutenant général Luboya N’kashama Johnny.
Pour ces 5 premiers mois de l’année 2024 en cours, près de 10 cas ont été soignés et l’on craint déjà que des cas augmentent car plusieurs personnels soignants ont fui leurs entités d’intervention, ce qui risquent d’impacter sur les accouchements dans les zones insecures.
« Les origines en 95 %, c’est suite aux accouchements qui n’ont pas été avec assistance médicale ou assistance professionnelle. D’autres causes peuvent être aussi le viol mais ça représente 2 à 3%. Puis troisième cause peut être d’origine congénitale mais c’est rare mais la plupart de fois, les fistules obstétricales sont dûes à une mauvaise manipulation de la filière génitale pendant l’accouchement ou alors l’enfant a été bloqué dans la filière génitale pendant plusieurs heures » explique le docteur John Katabuka, l’un des experts dans le traitement de la fistule et aussi médecin directeur de l’hôpital Général de Référence de Bunia.
À l’en croire, les 10 cas soignés en 2024 sont tous venus de Drodro en territoire de Djugu où même des organisations non gouvernementales oeuvrant dans le secteur sanitaire avaient suspendu leurs activités et interventions suite à l’insécurité.
« Cette année, on n’a pas eu à soigner beaucoup. Nous avons seulement eu à soigner autour de 8 à 10 cas et qui étaient venus de Drodro. Vous savez maintenant le plus grand problème, la situation en Ituri de la fistule va prendre de l’ampleur plus exorbitant à partir du moment où la plupart des personnels soignants ont fui les milieux où se trouvent les insécurités et que ces femmes qui se trouvent dans ces milieux là, accouchent sans assistance médicale et par voix de conséquence, sur 10 femmes 9 peuvent mourir de ce qu’on appelle décès maternel » a-t-il ajouté.
Soulignons ici, que pour lutter contre la fistule obstétricale, il faut faire face aux grossesses non désirées, grossesses avant l’âge de maturité mais aussi pour les femmes en âge de maturité, bien suivre la période de la consultation prénatale.
Nickson MANZEKELE
Ituri : la fistule obstétricale loin d’être maîtrisée suite à l’insécurité, près de 10 cas soignés en 2024
