Troisième anniversaire le 06 mai 2024 du régime militaire dit de l’état de siège en province de l’Ituri et du Nord-Kivu depuis son entrée en vigueur. Décrété le 03 mai 2021 par le chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi, l’ordonnance présidentielle n’avait que 3 jours pour sa mise en œuvre.
En province de l’Ituri, les idées sont controversées vis-à-vis de l’évaluation ou du bilan de ce régime qui, d’après l’ordonnance du chef de l’État, avait pour mission de mettre définitivement fin aux phénomènes groupes armés à l’Est du pays.
D’entrée de jeux, la société civile de l’Ituri qui regrette que c’est sous état de siège que des sites de déplacés ont été attaqués, déplore cependant la naissance des groupes armés sous ce régime.
« Vous allez vous rendre compte avec que jusque ce moment, aucun groupe armé n’a été neutralisé mais au contraire pendant les 3 années que nous venons de terminer, on a vu des nouveaux groupes armés se créer. Nous n’avons pas vu un seul site de déplacés en Ituri » juge Dieudonné Lossa, coordonnateur provincial de cette structure citoyenne.
Le ministre provincial en veilleuse en charge de plan, budget et investissement, lui pense que l’état de siège en Ituri est plus infrastructurel que sécuritaire même si ces travaux sont aussi financés par le gouvernement central.
Sur le plan sécuritaire, Maître Pascal Kakoraki estime que c’est presque semblable à une gestion ordinaire mais confiée aux militaires et/ou policiers.
Il en veut pour preuve, le cas récent de Tali Singo en février dernier où des personnes ont été enterrées vivantes par la milice CODECO avant qu’elles ne meurent dans ce trou.
« Nous avons vu, pour la première fois, les personnes vivantes être enterrées. Nous avons vu des crimes les plus odieux être commis. Oui l’état de siège est là mais moi je préfère parler de l’administration ordinaire ténue par les militaires et policiers…… Nous sommes dans un état infrastructurel c’est-à-dire ce sont des infrastructures qui sont développées au lieu des mécanismes de la sécurité » estime, pour sa part, cet ancien député provincial et ministre provincial en veilleuse en charge de Plan, Budget et Investissement.
L’acteur politique Luc Malembe voit plutôt les choses autrement. Il justifie sa position par le territoire d’Irumu qui semble être totalement maîtrisé par le gouvernement militaire, à part la menace ADF.
À Djugu, il parle aussi d’une insécurité datante déjà maîtrisée sauf l’or qui devient la principale cause des affrontements ou de la guerre dans cette partie de l’Ituri. Pour Luc Malembe, ce régime dirigé en Ituri par le lieutenant général Luboya N’kashama Johnny est déjà sur la bonne voix pour pacifier l’Ituri.
« À part les ADF qui continuent à tuer, à Irumu ça va déjà. S’il y a un territoire que l’état de siège peut se vanter d’être entrain de réussir totalement la pacification et la restauration de l’autorité de l’état, c’est Irumu. À Djugu, la guerre est déjà finie. Ce qui reste à Djugu, c’est la guerre de l’or…. Il ne reste que la réconciliation entre les communautés antagonistes de Djugu » a reconnu Luc Malembe.
Du côté du gouvernement provincial, le porte parole promet livrer leur bilan le 10 mai prochain. À rappel, en Ituri, le patron de ce régime militaire est arrivé le 10 mai 2021 avant de prendre fonction un jour après soit le 11 mai 2021 dans une cérémonie de remise et reprise avec l’ancien vice-gouverneur civil Shalo Dudu Martin.
Nickson MANZEKELE
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