Liberté de la presse : la RDC est-elle sur le podium des pays où la liberté de la presse est le mieux respectée ? (Observation)

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Selon le classement de Reporters sans frontières (RSF), la RD Congo occupe la 123 èm place sur 180 pays répertoriés en ce qui concerne évidemment, la liberté de la presse. « Premier pays d’Afrique subsaharienne par sa superficie, la République démocratique du Congo (RDC) compte plus de 7 000 journalistes professionnels, plus de 500 journaux, dont une quinzaine seulement paraissent régulièrement, plus de 150 chaînes de télévision, plus de 4 000 stations de radio et plus de 40 médias en ligne », peut-on lire sur son rapport de l’année 2024.

D’emblée, les périodes sensiblement affectées par les actualités politiques et sécuritaires, sont régulièrement accompagnées de violences à l’égard des journalistes. Une sorte d’omerta entoure la question cruciale de la liberté de la presse sur l’étendue du territoire national du pays, chaque année les journalistes sont au rendez-vous d’un traitement humiliant allant jusqu’à l’emprisonnement et voir même, à la fermeture de certaines maisons de presse.

À celà s’ajoute la problématique liée à l’insécurité, surtout dans les zones opérationnelles à l’instar des provinces sous état de siège (Nord-Kivu et Ituri) où, les journalistes sont contraints de s’éloigner de leurs milieux naturels d’exercice professionnel suite, à l’activisme des groupes armés qui imposent la loi du plus fort.

Toutefois, les inquiétudes pour la liberté de la presse en République Démocratique du Congo sont reflétées par le classement annuel établi par l’association Reporters sans frontières (RSF).

Le mauvais classement du pays de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’explique notamment par les différentes restrictions à l’endroit de journalistes surtout en terme d’accès à l’information, et par le manque d’indépendance des médias, ceux-ci étant illustrés par une très forte relation entre les acteurs politiques et les promoteurs des médias, qui sont souvent dans un panier similaire.

Cependant, « la liberté de la presse est l’un des principes fondamentaux des systèmes démocratiques qui repose sur la liberté d’opinion et la liberté d’expression », une hypothese soutenue par plusieurs experts du domaine démocratique.

Ces derniers se réfèrent également aux prescrits d’énormes textes légaux qui stipulent que, la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme et donc; « Tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre à l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi de la mère patrie ».

Cependant, le journaliste choisit librement d’accepter le code moral qui fixe les droits mais surtout les devoirs, appelée aussi charte de (Munich), et qui s’inscrit dans les contraintes d’une très relative indépendance des rédactions. Rédigée en 1971, la Charte de Munich fixe à la profession dix devoirs fondamentaux et cinq droits, elle a été signée par les principaux syndicats de journalistes de la planète.

En République Démocratique du Congo, les conditions des journalistes se sont dégradées à l’allure d’une vitesse de croisière. Le paysage médiatique du pays ne garantit pas au public une information fiable et indépendante, remet parfois en cause le rôle des journalistes, voire instrumentalise des médias.

PAUL ZAÏDI

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