L’humanité commémore le 03 mai de chaque année la journée mondiale de la « Liberté de la Presse ». En Ituri, le collectif des radios communautaires de la province de l’Ituri CORACOPI et la structure « Journalistes en Danger JED » ont organisé une conférence avec plusieurs thématiques.
Au sortir de cet échange, l’on retient qu’il y a une avancée significative dans la relation, jadis turbulente, entre la presse et le gouvernement provincial.
C’est le constat du point focal de la structure Journaliste en Danger qui explique par le rapprochement de CORACOPI et JED à l’autorité provinciale via son conseiller en communication mais aussi les formations que reçoivent les journalistes de l’Ituri ayant contribué à leur évolution professionnelle dans le respect du code et de l’éthique.
« Il faut le reconnaître, il y a eu une évolution de ce mariage là entre la presse et le gouvernement provincial d’autant plus que dans l’ancien temps, c’était un peu difficile d’accéder facilement aux sources d’information qui sont du côté du gouvernement provincial » a laissé entendre Freddy Upar dans une interview à la presse.
Mais néanmoins, selon ce dernier, 6 cas d’atteinte à la liberté de la presse ont été documentés dans cette province depuis janvier 2024 jusqu’à nos jours en moyenne 1 cas par mois.
« Depuis le mois de janvier jusqu’aujourd’hui, nous sommes déjà à 6 cas d’atteinte dont le récent cas est celui de Serge Karba, ancien président provincial de l’UNPC blessé par arme blanche » ajoute-t-il.
« La liberté de presse n’est pas totalement garantie en Ituri » c’est ce que pensent, à leur tour, certains journalistes de Bunia abordés par notre rédaction.
« La liberté de la presse, elle n’est pas totalement garantie. Un moment donné, le journaliste peut travailler en respectant la déontologie mais peut-être l’article lese une personnalité X et on va subir une pression et vous serez obligés même de retirer votre article de presse » en veut pour preuve Joseph Kisuki, Rédacteur en Chef honoraire de la Radio Communautaire Maendeleo.
Papy Kilongo, cofondateur du media en ligne Ituri.cd par contre, reconnait que la liberté de certains professionnels de médias est limitée pour l’exercice de tous les genres journalistiques du genre enquête voire investigation par crainte de leurs retombées.
« Donc, la liberté de presse en Ituri nous limite. Nous sommes pas libres d’exercer notre métier dans tous les genres journalistiques. Vous êtes sans savoir qu’il y a 27 genres journalistiques mais en Ituri, nous sommes capables d’exercer seulement 2 ou 3 genres journalistiques parce que le journaliste aussi est sensé commenter analyser, approfondir une actualité. Ce sont des genres journalistiques qui demandent une dose importante de la liberté de presse pour l’exercer » a-t-il fait savoir.
C’est ainsi que, dans leur ensemble, les journalistes ont proposé aux autorités à tous les niveaux d’éviter avec des intimidations à leur égard pour bien accomplir leur métier dans toute indépendance ou mieux neutralité comme l’exigent le code et l’éthique professionnelle.
Notons que l’insécurité qui règne en province de l’Ituri n’épargne pas aussi les journalistes qui sont victimes de menace soit de la part des gouvernants soit de la part des éléments de groupes armés locaux.
Nickson MANZEKELE
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