RDC : Une célèbre avocate milite pour que les frais de réparation de préjudice soient versés aux femmes victimes de violences sexuelles

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Les violences sexuelles faites aux femmes sont un fléau en RDC, depuis près de 30 ans en RDC. Le contexte de guerre constitue le moteur de ce phénomène. Les cas sont rapportés régulièrement dans les camps des déplacés et dans des localités pendant les combats, notamment au Nord-Kivu où l’armée congolaise fait face aux rebelles du M23. En 20 ans, la synergie des femmes pour les victimes des violences sexuelles, qui regroupe 35 associations, affirme avoir accompagné 18 000 victimes de violences sexuelles.

Pour décourager les violeurs des femmes, plusieurs activistes et organisations de droits de l’homme s’activent depuis de longues années à différents niveaux. L’une des personnes engagées c’est l’avocate Paulette Dimanja qui travaille dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, particulièrement touchées par la guerre et les violences sexuelles. Dans sa carrière d’avocate et activiste de droits de femmes qui durent 14 ans, Paulette Dimanja a constaté que les frais de réparation de préjudice sont prononcés à la fin des procès mais ne sont pas versés. C’est une anomalie inacceptable même si les violeurs sont en général emprisonné pour une peine qui peut aller jusqu’à 25 ans, selon elle.

Le non versement de frais de justice encourage les arrangements à l’amiable ?

Les frais de réparation du préjudice subi par une femme violée permettent de consoler la victime et de la réinsérer socialement, surtout que la plupart des victimes sont des personnes issues des familles pauvres, explique l’avocate Paulette Dimanja. Suite à la répétition des procès où les victimes n’ont pas obtenu des réparations civiles, beaucoup de familles sont tentées par l’arrangement à l’amiable avec les violeurs, pour espérer gagner quelque chose, car le seul emprisonnement du violeur leur profite pas, fait savoir Paulette Dimanja. Elle déplore cette situation car l’arrangement à l’amiable en cas de viol est interdit par la loi congolaise.

Le combat de l’avocate Paulette Dimanja pour la réparation civile des femmes violées

Le plaidoyer que fait l’avocate Paulette Dimanja rentre dans la lutte pour la reconnaissance des droits des femmes en RDC. Elle veut en arriver non seulement à obtenir la dignité des femmes violées en leur donnant accès à la justice mais aussi à leur donner de se réinsérer socialement avec l’argent que le violeur doit verser en termes de réparation du préjudice causé à la personne. L’avocate veut ainsi que l’Etat congolais prenne la responsabilité de frais de réparation pour les cas des militaires ou policiers condamnés pour violence sexuelle, car ce genre de cas sont nombreux. Selon elle, ces agents sont au service de l’Etat jusqu’à ce qu’ils se rendent coupables de violences sexuelles. D’autre part, Paulette Dimanja se bat pour que les humanitaires ou autres acteurs sociaux créent un fonds de réparation des victimes de violences sexuelles quand il s’agira des cas de civils démunis qui violent mais ne sont pas capables de payer les frais de réparation de victimes. Selon l’avocate Paulette Dimanja, l’emprisonnement du violeur ne profite pas à la femme violée s’il n’est pas accompagné d’une réparation civile, a-t-elle constaté pendant son expérience d’avocate et activiste des droits de femmes. 

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