Inhumation des civils de Tali : “Le caractère de ce massacre est qu’ils ont été enterrés vivants par CODECO avant de mourir définitivement” (Révélation)



Les 14 civils tués par la milice Coopérative pour le Développement du Congo, CODECO en abrégé viennent d’être mis en terre l’après-midi de ce vendredi 01 mars 2024 à Katoto, dans le groupement Luvengire en chefferie de Bahema Nord dans le territoire de Djugu (Ituri).



Au total, 29 selon l’association culturelle Ente regroupant le peuple Hema dont la majorité de victimes sont issues de sa communauté, seuls 15 corps ont été retrouvés et jusqu’à présent 14 autres corps demeurent introuvables.

En tout cas, c’est horrible ce qu’ont entendu les publics venus de Bunia et environs pour participer à la cérémonie funeraire dans cette localité située à une vingtaine de kilomètres au nord de Bunia.

Ces civils qui viennent d’être mis sous terre ont été enterrés vivants par les miliciens CODECO et ont perdu la vie dans la tombe où ils étaient tous concentrés, ont affirmé, respectivement le représentant des familles touchées directement et l’administrateur policier intérimaire de Djugu.

« Ce sont des civils innocents, massacrés, enterrés vivants s’il-vous-plaît dans le village Tali-Singo dans leur propre terre. Ils ont été massacrés et enterrés vivants dans la terre. Quel carnage, quelle cruauté ? » s’interroge monsieur Kpadiu qui a parlé au nom des familles victimes.

Cet aspect d’enterrer les personnes vivantes avant qu’elles soient tuées, d’après les députés nationaux présents aux funérailles, donne à ce massacre un caractère appelé de “circonstance aggravante”.

Les deux élus nationaux sur 28 que compte l’Ituri à l’Assemblée Nationale notamment Mateso Savo et Moise Byaruhanga promettent faire rapport à la chambre base du parlement, pour qu’une commission parlementaire vienne enquêter afin que des responsabilités soient établies.

« Le caractère spécial de ce massacre est que ces personnes ont été enterrées vivantes. Alors ça donne à ce massacre un caractère qu’on appelle de circonstance aggravante de ce crime. Ça commence à effrayer la population…» a estimé maître Mateso Savo l’un d’eux.

L’administrateur policier intérimaire de Djugu qui a représenté l’autorité provinciale s’est dédouané séance tenante de la situation sécuritaire de Djugu car, à en l’en croire, c’est le gouverneur de province qui est commandant des opérations sur toute l’étendue de la province.

« Chers députés nationaux, j’ai suivi vos questions et recommandations mais vous devez dans le cadre de souci de trouver la paix dans l’ensemble du territoire de Djugu, allez voire le gouverneur de la province qui est le commandant des opérations et vous allez échanger avec lui pour trouver une solution appropriée à cette situation l’ensemble du territoire de Djugu et la province de l’Ituri » a dit le commissaire supérieur principal Ruphin Mapela dans son mot de circonstance.

Cette activité qui a connu la participation des membres de la société civile, FEC, députés provinciaux, communautés victimes dites G5 et tant d’autres curieux de partout, a été repoussée d’une semaine suite à une autopsie déclenchée par l’auditorat militaire de l’Ituri sur les corps des victimes.

Nickson MANZEKELE, de retour de Katotop