Comparable à un état d’urgence, le régime spécial de l’état de siège en vigueur dans les provinces du Nord-Kivu et d’Ituri depuis deux ans s’accorde de nouveau le luxe imperturbable de priver les facultés parlementaires aux provinces précitées. Cela s’illustre directement par le récent calendrier aménagé de la commission électorale nationale indépendante (CENI), qui stoppe la convocation du cycle électoral pour les gouverneurs et les sénateurs.
« L’état de siège ne sera levé que lorsque les circonstances qui l’ont motivé disparaîtront », affirmait le chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo en septembre 2021.
Et donc, l’administration militaire est privilégiée du fait que, les assemblées provinciales (institutions parlementaires) sont réduites au silence de mort. L’année dernière avant la tenue de la table ronde, quelques députés de l’Ituri et du Nord-Kivu avaient déjà manifesté leur désapprobation contre la reconduction de l’état de siège.
Ils exigeaient l’évaluation de ce dispositif non sans exiger la démission du ministre de la Défense et des deux gouverneurs militaires. Pour eux, l’état de siège n’a pas arrêté les massacres. Par conséquent, cette mesure est juste pour eux, un échec sur le terrain.
Depuis 2018 lors de l’établissement de la troisième législature en République Démocratique du Congo, certains acteurs politiques des provinces sous état de siège se casser en mille morceaux pour l’instauration de ce régime militaire (état de siège) en guise d’améliorer de manière substantielle la protection des civils, de neutraliser les groupes armés et de rétablir l’autorité de l’État.
Cependant en réalité, ces derniers s’opposaient d’une manière masquée aux autorités provinciales dans l’exécution de leurs missions régaliennes. Parmi eux d’autres politiciens pensaient que, après la levée de l’état de siège une magie devrait avoir lieu dans les états-majors politiques en guise de décrocher le poste du Gouverneur de province. Du coup les accusations farfelues étaient légion.
« Pendant la période de la campagne électorale de décembre 2023 certains politiciens disaient même dans leurs discours que ; l’état de siège a été instauré pour faire face à l’incompétence et la megestion des Gouverneurs civils dans les provinces en guerre ».
Si auparavant c’était les deux chambres du parlement de la RD Congo, le Sénat et l’Assemblée nationale qui votaient pour la prorogation de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. Aujourd’hui c’est l’apanage du conseil des ministres dont nombreux d’entre eux soutienne la vision du chef de l’État à travers la plateforme Union sacrée de la Nation USN.
À un certain moment, le Président de l’Assemblée nationale de la RDC disait dans ses allocutions « chers… Quittez les groupes armés, fin de citation. Quelques jours après un député national de l’espace Kivu a été arrêté et jusqu’à présent ce dernier est en détention pour des faits liés à l’instabilité sécuritaire dans la région. Aujourd’hui les députés provinciaux élus pour la quatrième législature sont forcés au congé et ne savent pas à quel saint se vouer pour bénéficier des droits et avantages en tant que des élus du peuple.
Paul Zaïdi
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