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Nord-Kivu : malgré la complexité de la situation, le CORACON appelle les journalistes à rester francs

Nord-Kivu : malgré la complexité de la situation, le CORACON appelle les journalistes à rester francs



Le monde a célébré ce jeudi 02 novembre 2023, la Journée Internationale de la fin de l’Impunité des crimes commis contre les journalistes, une journée instituée pour se rappeler des journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon au Mali assassinés au Mali, il y a dix ans maintenant.

À cette occasion, l’organisation Journaliste en danger (JED) a publié son rapport annuel sur « le Bilan de la liberté de la presse sous le premier mandat du Président Félix Tshisekedi ».

Ce rapport fait mention de plus de 500 atteintes contre la presse dont 5 journalistes tués.



Dans la lutte de ce rapport aux journalistes ce même jour en ville de Goma, le point focal de cette organisation au Nord-Kivu, M. Tuver Wundi a qualifié la province du Nord-Kivu comme une zone en rouge pour avoir occupé la première place du tableau avec 24 cas d’atteinte en elle seule devant l’Ituri et Kinshasa respectivement 2 et 3 ème.

« De novembre 2022 à Novembre 2023, le bilan fait état de 88 cas d’atteinte à la liberté de la presse malheureusement le Nord-Kivu a plus de cas et celà se justifie dans le contexte. Plus d’atteintes ont été faites par les rebelles qui ont fait fuir des journalistes, fermer les médias, interdire la diffusion des émissions dans leurs zones… Tous ces cas-là sont répertoriés dans le rapport » a dit Tuver Wundi représentant du JED au Nord-Kivu qui a aussi émis la peur de voir les cas s’accentuer avec les élections qui pointent à l’horizon en RDC.

« La période pré-électorale se remarque une pression sur les journalistes. Il y a des cas d’atteinte qui ont été adressés aux journalistes par les faits d’un discours politique, d’un plateau donné aux journalistes et s’en est suivi des interprétations ou arrestations d’un journaliste. Mais aussi il y a des agressions physiques des journalistes en plein reportage d’une activité d’un politique, » se plaint-il.

Des témoignages des victimes

Pour corroborer le rapport de JED, deux journalistes victimes des agissements des bourreaux de la presse, ont fait part des traitements subis par certains hauts gradés de l’armée et des services d’intelligence.

Jean-Claude Mukulu, journaliste à Radio Amani de Rubaya à Masisi et Vianney Watsongo de Rutshuru (aujourd’hui déplacés suite aux hostilités dans la zone), sont revenus tous deux sur le traitement dont ils ont écopé parce qu’ils ont fait leur travail de journaliste.

Appel à bannir la peur

Le Collectif des Radios Collectifs du Nord-Kivu CORACON a estimé que malgré la complexité de la situation, la difficulté de traverser dans la zone comme le Nord-Kivu, le journaliste ne devrait pas avoir peur d’accomplir sa mission d’informer la population.

Son coordinateur Jacques Bagheni a plutôt invité les professionnels des médias à tout faire avec professionnalisme.

« N’ayant pas peur. Il ne faut que comme il y a eu beaucoup de cas des journalistes menacés moi je ne cherche plus l’information. Nous voulons plus vous dire qu’il y a un contexte face au besoin de l’information et il faut en tenir compte » a appelé Jacques Bagheni dans l’espoir d’une amélioration future de l’accès à l’information.

Cette célébration arrive au moment que le journaliste Stanis Bujakera Tshiamala du magazine Jeune Afrique et Directeur de publication adjoint du site actualité.cd est arrêté depuis 8 septembre et détenu à la prison de Makala à Kinshasa depuis 14 septembre pour faux en écriture, falsification des sceaux de l’état et propagation de faux bruits suite à la publication d’un article signé par la rédaction de Jeune Afrique.

La rédaction

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