La route Walikale-Kashebere en passant par Mutakato- Kumbwa-Mpofi-Kibua est actuellement dans un état de délabrement très avancé depuis plusieurs mois maintenant. Rouler sur cette route rélève d’un parcours de combattant. Aujourd’hui, il faut au moins deux jours pour parcourir environ 250 kms entre Walikale et Goma.
C’est la route de l’impossible. Quitter Walikale et atteindre Goma sans casse, c’est une grâce exceptionnelle. L’état actuel de cette route laisse à désirer.
Des bourbiers, des nids de poule, des érosions, l’impraticabilité des plusieurs endroits,…voilà les caractéristiques de la route Walikale-Kashebere et Nyabiondo-Bukombo dans le territoire de Masisi.

Le seul moyen de transport ici, c’est la moto. Avec le véhicule sur cette route, on n’est même pas sûr d’arriver à destination. Et même avec la moto, il faut descendre à tout moment pour prevenir les accidents.
« Je suis obligé de marcher à pied et laisser le taximan moto traverser seul certains endroits devenus impraticables car on risque de tomber et y laisser sa peau, » confie un voyageur rencontré sur cette route.
Pour transporter les biens et autres marchandises, les commerçants de Walikale utilisent les motos et les vélos comme moyen de transport. Etant donné que le prix de transport a galopé suite à l’état de cette route, ceci joue également sur le prix de marchandises à Walikale.

Du fait qu’il est difficile de passer par ces bourbiers, les usagers de cette route se sont frayés des lignes qu’ils appellent dans leur jargon « RAIL ». Pour créer ce rail, les taximen moto et les pousse-pousseurs (ceux qui transportent les marchandises sur vélo), creusent un petit passage sur le mur de la route afin de se frayer un passage.

Avec cet état de la route, des cas d’accident et des pannes à répetition ne cessent d’être rapportés. Aussi, étant donné que la distance est trop longue, de Kashebere à Walikale, souvent les marchandises transportées sur des vélos arrivent à destination après plusieurs jours, ce qui complique aussi les calculs chez les vendeurs.
Les autorités provinciales ont déjà lancé à plusieurs reprises les travaux de rehabilitation de cette route, elles ont même attribué des tronçons à des sociétés différentes pour son maintien en état de praticabilité, mais ces sociétés ont abandonné leurs matériels de travail sur la route. Ces engins qui devaient servir pour l’entretien permanent de la route, moisissent dans la forêt, abandonné par leurs propriétaires.



Du coup, les bourbiers refont surface, les enguns roulants ont difficile à rouler, plusieurs véhicules restent immobilisés le long de la route, bloquant ainsi le passage à d’autres engins.



« C’est vraiment une souffrance sans nom. Que les autirités se souviennent de cette route. Nous payons le péage route mais nous ne savons pas vraiment l’utilité de cet argent, » se lamente un chauffeur qui vient de passer trois jours dans un bourbier.


La souffrance est encore double en cette période de saison de pluie. Au delà d’être bloqué par l’état de la route, les passagers et les conducteurs sont obligés de se couvrir de sachets communément appelés « DECALOTS » pour se protéger contre la pluie.
Les usagers de cette route appelent les autorités provinciales à se souvenir de ce calvaire qu’ils traversent surtout qu’il s’agit d’une route d’intérêt provincial.
Illar Meztiller