Ca fait la une, vers le retour progressif à la normalité au Nord-Kivu et en Ituri. Le Président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a annoncé la mise en place de mesures transitoires et graduelles pour alléger l’état de siège en vigueur depuis mai 2021 dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
En Ituri, si pour les couches sociales c’est une déception pire et simple alors le gouvernement provincial dit se fier toujours à la décision du chef de l’État.
Reportage proprement dit
Levée graduelle ou allègement de l’état de siège, en tout cas, c’est une déception de la part de la société civile de l’Ituri qui ne s’attendait qu’à sa levée pire et simple. Dieudonné Lossa, son répondant, explique que même si on lève ce régime, les militaires FARDC auront toujours leur mission régalienne celle de défendre l’intégrité nationale.
« Nous on ne disait pas que la levée de l’état de siège signifiait le retrait des militaires de l’Ituri mais par contre, on devrait renforcer les opérations militaires en Ituri à travers le secteur opérationnel en envoyant les troupes, les équipant pour une opération sur terrain mais pas allègement de l’état de siège parce que l’état de siège n’existe pas dans sa forme opérationnelle en province de l’Ituri » a estimé le coordonnateur de la société civile Dieudonné Lossa joint par la rédaction centrale de Lesvolcansnews.net
Pour les communautés victimes des atrocités commises par les groupes armés en Ituri réunies au sein de la structure G5, avant d’alléger l’état de siège dans les zones déjà conquises par l’armée, l’on devrait commencer à appliquer cette mesure à la tête de la province pour ne laisser que les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa seulement sous état de siège.
« Nous pensons que cet allègement doit commencer essentiellement au niveau de la tête de la province, donc au niveau du gouverneur de province, donc le gouverneur militaire doit être remplacé par le gouverneur civil ainsi que le gouvernement provincial doit reprendre sa fonction. Mais au niveau de Djugu et Irumu peut-être aussi Mambasa, là on doit nous mettre des militaires à la tête de ces territoires pour continuer à exercer la pression militaire mais cette fois-là ils seront des commandants des opérations » pense le docteur Vital Tungulo qui est vice président du G5-A.
Le député national Jackson Ausse qui, pour sa part, reste sur sa soif indique que la population n’a pas trouvé sa réponse. Cet élu d’Irumu en Ituri souhaite cependant que le dispositif transitoire graduel au terme duquel l’état de siège devra connaître sa fin soit accéléré.
Allègement ou levée graduelle de l’état de siège, mais que veut on dire concrètement ?
D’après le gouvernement provincial de l’Ituri, il n’est rien autre que la requalification de l’état de siège pour des raisons électorales car le gouverneur militaire de province reste commandant des opérations sauf la mairie, les communes et certains territoires verront leurs autorités militaires et/ou policières être changées par des civils.
« Il s’agit d’une requalification où l’état de siège reste à la place mais certains animateurs pour des raisons électoralistes seront remplacés, il faut bien le signaler » a éclairé le lieutenant Jules Ngongo porte parole du gouverneur militaire lieutenant général Luboya N’kashama Johnny.
Rappelons que l’état de siège avait été instauré le 03 mai 2021 et est entré en vigueur trois jours plutard soit le 06 mai 2021 afin de lutter contre les multiples groupes armés qui sévissent dans ces régions depuis des décennies.
Nickson Manzekele depuis Bunia
Etat de siège allégé : c’est une déception pour certains ituriens qui veulent le changement aussi à la tête de la province (Reportage)
