Le Maire de la Ville de Goma, en poste par intérim, a annoncé aujourd’hui l’interdiction de la Marche Pacifique prévue pour le 18 septembre 2023. Cette décision a été prise suite à une lettre envoyée par plusieurs mouvements citoyens, dont la Lucha, Filimbi, la Voix des Marginalisés, CNA, Congo Conscience, DJPC, Génération Positive, UPLA, GECODEM-Congo, LPKS, Collectif Amka Congo, annonçant leur intention de manifester et de remettre un mémorandum au bureau du Gouverneur de la Province du Nord-Kivu.*
Les mouvements citoyens expriment des revendications liées aux conséquences de la précédente manifestation du 30 août, qui avait entraîné la mort de plus de 48 personnes, des blessés et des arrestations. Parmi leurs demandes figurent la libération des survivants, qu’ils considèrent comme les victimes d’un « carnage », ainsi que la non-organisation des funérailles avant cette libération. Ils sollicitent également la proclamation d’une journée de deuil national par le Président de la République.
Les organisateurs de la marche avaient proposé un itinéraire précis, partant du CBCA Bethesda jusqu’au bureau du Gouvernorat de Province. Ils ont également indiqué qu’une copie du mémorandum serait remise à l’Auditorat Militaire du Camp Katindo.
En réponse à cette annonce, la Mairie de Goma a rappelé que le dépôt d’un mémorandum ne nécessite pas l’organisation d’une marche populaire. Elle a également souligné que les revendications évoquées ont déjà fait l’objet de plusieurs réunions entre l’Autorité provinciale et les organisations concernées, la dernière en date ayant eu lieu le 12 septembre.
Le Commissaire Supérieur Principal, Faustin Kapend Kamand, a qualifié cette marche d’inopportune et a donc déclaré son interdiction. Les forces de sécurité ont été instruites de prendre les mesures nécessaires à cet égard.
Il convient de rappeler que, conformément aux mesures mises en place dans le cadre de l’État de Siège, en vigueur dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, les autorités peuvent refuser la tenue d’une manifestation si elles estiment que les intérêts sécuritaires sont menacés. Néanmoins, la Constitution stipule uniquement que les organisateurs doivent informer l’autorité compétente.
Magloire MUTULWA
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