Une femme détentrice d’un restaurant au quartier Hoho a été interpellée le lundi 24 avril 2023 pour la commercialisation de la viande des chiens par les services vétérinaires de la commune Mbunya.
Après son interpellation, la dame est passée aux aveux confirmant l’avoir vendu plusieurs fois à ses clients, a fait savoir l’inspecteur vétérinaire de la commune Mbunya.
Guillain Dena qui dit être en processus de la transférer auprès des instances policières, motive sa démarche par l’illégalité de la vente de la viande de cet animal car étant un réservoir de la rage.
» Nous avons surpris une maman entrain d’abattre le chien et faire le restaurant du chien au marché Hoho. Elle a reconnu sur notre procès qu’elle a fait ça plusieurs fois. En coutume, on peut consommer cette viande mais pas en public. Le chien est un réservoir de virus de la rage, pour cela, d’habitude la loi nous demande de soustraire cette viande. C’est une pratique à décourager, » propose l’inspecteur vétérinaire de la commune Mbunya.
Pascal Kakoraki, un spécialiste en droit pénal congolais, qualifie l’arrestation de cette dame d’arbitraire car l’état Congolais ne dispose d’aucune loi interdisant la consommation et la commercialisation de la viande de chien.
Pour lui, cette dame nécessite un dédommagement de la part de l’inspecteur vétérinaire de la commune Mbunya ayant occasionné son interpellation.
« Dans notre pays, je ne suis pas en connaissance d’une loi quelconque qui réprime la consommation ou la commercialisation de la viande de chien. Bien au contraire, cette viande semble être très appréciée dans les provinces de l’espace Kasaï et je n’ai jamais appris que ces personnes ont été mises en détention. Je ne pense pas qu’une quelconque instance administrative ou judiciaire puisse appliquer une proposition de loi. Pour couper court, je vais demander à ces agents qui ont mis la main sur la dame de pouvoir la libérer et simplement de peur de ne pas tomber sous le coup d’arrestation arbitraire, » fixe Pascal Kakoraki Baguma.
Les microbes de la rage s’accumulent plus dans le cerveau du chien et la consommation de sa partie viande rouge est culturelle, estime le docteur Jean-Marc Shimbi de la clinique Marie-Claire Babenda qui dit reconnaître que seul le cerveau contient la rage et qu’il n’y a pas de conséquences néfastes pour sa consommation.
» La rage, elle, est stockée au niveau du cerveau. Et c’est pourquoi vous verrez beaucoup de consommateurs de chien ne mangent pas la tête du chien. Donc ils peuvent manger tout le reste mais pas la tête. On ne peut pas dire qu’il y a des conséquences négatives à la consommation de la viande de chien parce que c’est une viande comme les autres, » pense ce spécialiste sanitaire dans une clinique en ville de Bunia.
Notons que récemment, un député national avait proposé une loi à l’assemblée nationale interdisant la consommation de la viande de chien puis la peine allant de 10 à 20 ans pour les contrevenants.
Nickson Manzekele depuis Bunia
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