Pourquoi endurer d’une cruelle agonie liée à l’agression rwandaise par le biais du mouvement du 23 mars quand la guerre systématique contre le Rwanda peut nous délivrer d’une insécurité qui n’est plus qu’une survie douloureuse sans espoir de pacification à l’Est de la République Démocratique du Congo ?
Ces questions existentielles, nous sommes tous amenés à nous les poser un jour, pour nous-mêmes ou pour nos proches, au regard de la détérioration du tissu communautaire où les violations des droits humains se rapportent au quotidien.
Après la récente décision du ministre des affaires étrangères de la RD Congo, exigeant l’explosion des officiers rwandais présents sur le sol congolais dans le cadre des renseignements du quartier général, de la force de l’EAC à Goma.
« Le Rwanda refuse de quitter la Force de l’EAC qui est déjà en RDC, rappelle que la décision d’expulser les officiers rwandais n’a pas été bien accueillie. Le SG de l’EAC demande des éclaircissements au ministre des affaires étrangères de la RDC. L’EAC rappelle à la RDC que, la décision de déployer les soldats était une décision des chefs d’État, le ministre n’a pas cette compétence dont le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est signataire » peut-on lire sur un communiqué officiel du secrétariat général de l’EAC à Arusha en Tanzanie.
Dès lors que certains indices de l’EAC font preuve de la désacralisation de l’idéal de l’intégralité territoriale, tenant compte de la prise de position obscure du régime de Kigali face à Kinshasa.
Peut-on sincèrement considérer cela comme politiquement tolérable ?
Dans ces conditions, comment ne pas comprendre que certains des partenaires traditionnels du pays de Lumumba, parce qu’ils sont atteints d’une euphorie qui résulte d’une instrumentalisation des puissances occidentales, d’une manipulation des pays voisins agresseurs de la RD Congo ou de la complicité en phase avancée du plan de la balkanisation longtemps décrié par le commun des mortels, souhaitent minimiser la vie de la mère patrie ?
Pourquoi est-ce l’option de la restructuration n’est nullement envisagée pour procéder à la modification de ces impositions machiavéliques des officiers rwandais dans le cœur de la force de l’EAC ?
En refusant jusqu’à présent d’expulser les officiers rwandais sur demande du ministère national des affaires étrangères, les leaders de l’EAC font preuve d’une grande hypocrisie diplomatique. Face à l’absence de solutions institutionnelles imposantes, deux types de réponse verront le jour :
• L’instabilité sécuritaire et l’affaiblissement de l’actionnariat du mécanisme de la pacification régionale.
Depuis plusieurs années, les enquêtes d’opinion dans la partie orientale du pays montrent avec constance, et de façon claire, que l’immense majorité des congolais survivants des massacres orchestrés par les ADF/MTM, la CODECO et le M23 sont favorables à la rupture des relations de bon voisinage avec le Rwanda.
• Cela ne signifie pas que neuf congolais sur dix veulent capitaliser cette option préventive de la défense nationale, mais qu’ils souhaitent, dans leur écrasante majorité, maîtriser leur destin jusqu’au bout.
Les hostilités qui se passent dans les provinces sous état de siège, ne peut laisser indifférent un congolais de père et de mère soucieux de son identité patriotique.
Par ailleurs, il est important aussi pour les pays de la région, dans un contexte d’instabilité de mesurer l’urgence de lutter contre la criminalité transfrontalière en s’attaquant aux routes de boissons fortement alcoolisés qui occasionnent la dépravation des mœurs des jeunes.
De même, il faut lutter contre le trafic humain en terme de recrutement au sein des groupes armés locaux et étrangers le cas récent est celui du M23 dans les zones périphériques de Rumangabo.
C’est une des problématiques à considérer en priorité pour éviter que, la crise dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri permettent d’entretenir une économie de la conflictualité qui ne profiterait qu’aux forces négatives et à une élite cleptocrate.
Toutefois au Nord-Kivu malgré la coopération militaire avec l’Ouganda, le groupe islamiste Allied Democratic Forces (ADF/MTM), affilié à Daesh, continue de terroriser les communautés à la frontière entre l’Ouganda et la RDC.
En Ituri s’opère une reprise de la spirale de la violence ethnique : les tueries à base ethnique se multiplient sous l’œil impuissant des casques bleus de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la République démocratique du Congo (MONUSCO).
Concernant la province du Sud-Kivu, la province est toujours un théâtre de conflits multidimensionnels entre l’armée congolaise, des groupes armés congolais et burundais et des communautés.
PAUL ZAÏDI
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