Ituri : Luboya politicard, Banga Tchombe co-fondateur de la CODECO, échec de l’état de siège ! Intérêts menacés ou règlement de compte ? (Dossier)

Peut-être vers une guerre entre le gouvernement provincial de l’état de siège et l’Assemblée Provinciale en veilleuse.

Si d’un côté, l’organe délibérant via son président qualifie le gouverneur d’un politicard dépassé à rétablir la paix, une mission lui confiée par le chef de l’Etat alors de l’autre côté, c’est le gouvernement militaire qui révèle que le président de l’Assemblée Banga Tchombe fait partie des co-fondateurs de la milice CODECO, une révélation jugée aussi de l’échec de l’état de siège le député provincial Pascal Kakoraki.

Début du fait ou de l’évènement

Tout a commencé le 05 janvier 2023 dans une conférence de presse annuelle du gouverneur de province, conférence au cours de laquelle le lieutenant général Luboya N’kashama Johnny avait affirmé qu’il n’est pas à mesure de payer les subsides des députés provinciaux car ce sont eux qui incitent la population à pratiquer chaque fois l’incivisme fiscal.

À l’en croire, il avait déjà dit au premier qu’il n’a pas un budget pour ces députés en veilleuse car ayant en amont ils ont leurs émoluments venant du gouvernement central.

 » Les subsides des députés, mais ça vient justement des taxes et ce sont eux qui demandent aux gens de ne pas payer. La dernière fois devant le premier ministre, j’ai dit excellence Monsieur le premier ministre, moi je ne peux pas le payer les subsides parce qu’ils ont leurs salaires. Si vous pouvez me donner chaque mois 80 milles dollars, je vais commencer à les payer  » avait indiqué le gouverneur de province, lieutenant général Luboya N’kashama Johnny.

Pour l’assemblée provinciale de l’Ituri, cette sortie médiatique du gouverneur était totalement ratée car ses gouvernés s’attandaient plutôt aux propos du genre citer nommément les députés provinciaux qui déstabiliseraient la province en travaillant de mèche avec les milices comme l’avait annoncé en octobre dernier le gouverneur.

Outre citer ces députés les ituriens voulaient, d’après l’assemblée provinciale, écouter du chef l’exécutif provincial le nombre de groupes armés neutralisés depuis l’avènement de l’état, le nombre de village conquis au lieu de ne s’occuper que d’étaler les salaires des députés sur la toile.

 » L’Ituri attendait de ce point de presse toutes les preuves des accusations de Monsieur Jonnhy Luboya à porter contre les députés provinciaux depuis le début de l’état de siège jusqu’aujourd’hui. De préciser sur l’affaire des exactions où de l’insécurité en province de l’Ituri. L’Ituri attendait à ce que le gouverneur dise si combien de groupes armés, il a déjà neutralisé et qu’est-ce qui lui manquait pour faire encore mieux. L’Ituri a découvert que celui qui gère la province s’est rapidement transformé à un politicard  » avait de sa part indiqué, Banga Tchombe président de l’organe délibérant en veilleuse dans une communication faite à la presse le 10 janvier 2023.

Réactions au fait de part et d’autre

Réagissant alors à ce propos de l’assemblée provinciale via son président, le gouvernement provincial n’est pas passé sous le don de cuillère.

Pour ce régime militaire, le député Banga Tchombe serait parmi le cofondateur de la milice de la CODECO avant d’affirmer je cite  » c’est dans leur résidence de Kpadroma que tout se planifiait  » fin de citation.

 » La sortie médiatique de l’honorable Siméon Tchombe vient encore déshonorer ces honorables à l’instar de Julie Adabay, Mugisa, Mambo. Tous ces honorables pleurent à ce moment. S’il y a quelqu’un qui doit se taire et avoir peur de tenir des tels propos, c’est Banga Tchombe car si aujourd’hui il est président, c’est au prix des sangs de ces milliers de milliers de nos populations. Monsieur Siméon est l’élément déclencheur de l’insécurité en territoire de Djugu  » s’est exclamé le lieutenant Jules Ngongo, porte parole du gouvernement provincial.

Et d’ajouter :  » D’aucun n’ignore et que là où il est né c’est le berceau de CODECO parce qu’aujourd’hui tous les peuples ituriens savent que l’honorable Siméon ou même co-fondateur de la CODECO ou encore c’est dans leur résidence que tout se planifiait ».

L’on se demande pourquoi avoir attendu que le président de l’Assemblée provinciale se prononce pour qu’une telle révélation soit faite ? S’interroge le député provincial en veilleuse Pascal Kakoraki qui se questionne de nouveau pourquoi arrêter ses collègues Assamba et Hubert Beri pour des faits bénins que d’arrêter celui que eux présument être co-fondateur d’une milice.

Pour cet élu de la circonscription électorale d’Irumu, le fait pour le gouvernement militaire d’être au courant d’un tel fait prouve en suffisance je cite  » l’échec de l’état de siège » fin de citation.

 » Dans ses propos, le lieutenant Jules Ngongo, porte parole du gouvernement militaire a déclaré sans froid aux yeux que l’honorable Banga Tchombe président de l’Assemblée provinciale de l’Ituri est co-fondateur de CODECO et que c’est dans leur maison que tout se prépare. L’on se demande pourquoi avoir attendu que le président de l’Assemblée provinciale de l’Ituri se prononce sur la question des émoluments pour qu’une telle révélation soit faite ? Où est le sans état d’âme dont on nous avait fait croire ? Où est le sens de ils iront en enfer ? Si c’est réellement vrai, pourquoi des faits si graves comme ceux-là ne peuvent pas faire l’objet des poursuites judiciaires tandis que pour les faits bénins, nous avons vu les honorables Assamba et Hubert Bero être traînés devant la justice avec fanfare. Pourquoi les autorités de l’état de siège sont si complaisantes ? Le fait pour les autorités militaires d’être au courant de fait si grave tel que révélé par le lieutenant Jules Ngongo et de n’avoir pas agi et aussi le fait pour lui d’utiliser ce fait comme des chantages, ça prouve les limites et un aveu de l’échec de l’échec  » a analysé le député Pascal Kakoraki ce vendredi 13 janvier 2023.

Jusqu’à présent, des sources des couches sociales intéressées quant à ce ne veulent pas s’y mêler car disent-elles en présence des loups, d’autres animaux ne font que se taire. Peut-on alors parler des intérêts menacés des uns par les autres qui veulent déclencher cette guerre ? En tout cas, wait and see disent les anglais.

Nickson Manzekele depuis Bunia