Les délégués des organisations de la société du Nord-Kivu réunis dans un cadre de concertation pour la paix en RDC en général et au Nord-Kivu en particulier du 13 au 14 décembre 2022 au Centre dAccueil Rudolph à Goma ont échangé sur le contexte sécuritaire que traverse l’Est du pays.
Au cours de leurs échanges, ces délégués ont passé en revue le communiqué final du mini-sommet sur la paix et la sécurité dans la région de l’Est de la République Démocratique du Congo tenu à Luanda en date du 23 novembre dernier, le communique du 3ème dialogue inter-congolais dans le cadre du processus de Nairobi piloté par la communauté des Etats d’Afrique de l’Est et l’accord cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC signé conjointement à Addis-Abeba le 24 février 2013 par la RDC, les pays de la Région et la communauté International.
Pour ces leaders membres de la société civile, la situation sécuritaire actuelle dans la province du Nord-Kivu est déplorable, causée principalement par le regain des hostilités entre les FARDC et le M23 appuyé par le Rwanda, responsable de plusieurs massacre et cas de violations des droits humains.
« La paisible population fait face ce dernier temps à la récurrence des conflits armés (rébellions, agressions des groupes armés nationaux et étrangères) cas du M23 ardemment soutenu par le Rwanda et dont les conséquences sont désastreuses sur le plan socio-économique et humanitaires dans plusieurs entités du territoire de Rutshuru et de Nyiragongo causant le déplacement des milliers d’habitants dont les conditions de survie dans les lieux daccueil demeurent déplorables ; les tueries des masses à Kishishe, Bambo, Rugari et autres, les viols et pillages des biens de valeurs et vivres (…) », déclare ce cadre de concertation des organisations féminines, des jeunes, mouvements citoyens et autres autres organisations de la société civile.
Le cadre de concertation des organisations de la société civile du Nord-Kivu pour la paix se dit exaspérés par ces multiples crimes des guerres commis à lendroit de la population sous le regard inactif du gouvernement congolais, de la communauté internationale et le non-respect des résolutions adoptées à New York par le Conseil de Sécurité pour la mise en œuvre des engagements des chefs dÉtats de la région.
Considérant que l’Est de la République Démocratique du Congo traverse plus de 28 ans, une instabilité sur le plan sécuritaire en dépit de multiples initiatives de paix au sein de la sous-région, cette structure recommande entre autres :
Au gouvernement congolais
• D’assurer l’intégrité territoriale de la RDC tout en assurant à tous les congolais sans distinction aucune le droit à la vie et à la sécurité ;
• D’accroître le budget alloué à la sécurité (FARDC, PNC et services spécialisés) en leur dotant des équipements nécessaires pour la libération totale des territoires occupés ;
• D’assurer la mutation des troupes ayant servi plus de 10 ans au Nord-Kivu dans dautres provinces du pays ;
• D’activer les mécanismes de justice transitionnelle afin que les auteurs des crimes odieux soient interpellés et sanctionnés ;
• De consolider l’autorité de l’État à l’Est de la République Démocratique du Congo en réduisant la capacité de nuisance des groupes locaux et étrangers ;
• De doter les moyens et revoir la composition des animateurs du programme P-DDRCS en y mettant des personnes inspirants confiance à la population et aux groupes armés locaux afin daccélérer leffectivité du processus de désarmement et démobilisation ;
• De mettre au claire tous les accords qui ont été signés entre la RDC et les autres pays de la région
• De mettre en place un mécanisme permanent de suivi et évaluation des actions des troupes de lEAC présentes au Congo ;
• D’Accélérer le processus de retrait effectif de la MONUSCO en décembre 2023.
Aux pays de la région
• De ne pas s’ingérer dans les affaires internes des États voisins ;
• De ne pas tolérer, ni fournir une assistance ou un soutien quelconque à des groupes armés ;
• De respecter la souveraineté et lintégrité territorial de États voisins ;
• De ne pas héberger ni fournir une protection de quelque nature que ce soit aux personnes accusées des crimes de guerres, des crimes contre l’humanité, d’actes de génocide ou des crimes d’agressions, ou personnes sous les régimes des sanctions des Nations Unies ;
• De faciliter l’administration de la justice, grâce à la coopération judicaire dans la région.
À la communauté internationale
• Que l’envoyé spécial du secrétaire générale des nations unies mène des actions concrètes pour la matérialisation de l’accord cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la république Démocratique du Congo et la Région ;
• Que les auteurs des crimes de guerre, dagression et de génocide commis en RDC et dans la Région soient sanctionnés. Ne pas le faire relève dune certaine complicite ;
• Appuyer le Gouvernement Congolais par l’aide humanitaire en faveur des populations déplacées et réfugiées vivant dans des conditions inhumaines en tenant compte des besoins spécifiques;
• Supprimer les clauses de notification sur l’achat des armes pour la République Démocratique du Congo.
Aux organisations de la société civile, cette structure leur demande de s’engager à faire le suivi permanant des recommandations énumérés ci-dessus au près des parties prenantes.
Les délégués des organisations de la société civile ayant pris part à cette rencontre étaient issus des confessions religieuses, des mouvements citoyens, des associations féminines, des organisations de jeunes, des organisations des défenses de droits de l’homme ainsi que la plate-forme des organisations des médias.
La rédaction
0 Comments