Une vive tension a été perceptible ce vendredi 07 octobre 2022 à Nzulo, dans le groupement Kamuronza en territoire de Masisi au Nord-Kivu, où la population est descendue dans la rue pour bloquer le trafic sur la RN2 et faire attendre sa voix.
Par cet acte les habitants de Nzulo ont voulu dénoncer la présence d’une force mixte des éléments de l’ICCN, de la police et de l’armée qui les empêche à accéder aux champs et parcelles qu’ils ont occupé pendant quelques mois avant d’être interdits d’y accéder par un arrêté du gouverneur du Nord-Kivu signé le 15 septembre dernier dans lequel cette autorité provinciale les qualifient d’envahisseurs du Parc national des Virunga.
Dans l’altercation qui a opposé les habitants de cette agglomération à la force mixte, deux personnes côté manifestants ont été blessées reconnait l’ICCN.
Face à cette situation, l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature, ICCN en sigle, indique à travers un communiqué que la population de Nzulo est plutôt manipulée et appelle la justice à suivre de près les évènements de ce vendredi afin de punir les auteurs. Toutefois, cette organisation appelle la population à l’apaisement et à user la voie de dialogue.
«L’ICCN condamne les attaques récurrentes sur son personnel dans cette zone et déplore les tentatives de manipulation de la population. Il déplore également les dommages causés à la suite de cet incident. Enfin, il appelle la justice à faire toute la lumière sur cet événement afin que les auteurs répondent de leurs actes», lit-on dans ce communiqué.
Et de rencherir,
«L’ICCN réitère sa détermination à poursuivre sa mission légale de protection du Parc National des Virunga dans le respect des droits humains, tout en appelant la population à l’apaisement et au dialogue».
S’agissant des blessés, l’ICCN indique avoir réagi en défensive aux attaques des manifestants après que l’un des commandants de la force mixte ait été grièvement blessée.
«Les éléments de la force mixte ont tout d’abord fait preuve de retenu face à la violence de la foule porteuse d’armes blanches. C’est seulement après que l’un des commandants de la force mixte ai été gravement blessé par les manifestants que les éléments de la force mixte ont été contraints de tirer de façon défensive afin de disperser la foule», indique L’ICCN.
Toutefois, cette version des faits n’est pas partagé par les organisateurs de cette manifestation qui accusent plutôt les éléments de la force mixte d’avoir ouvert le feu sur la population inoffensive causant trois (3) blessés graves.
«Trois blessés graves au risque de mourrir sont signalés cela par des coups des balles tirées par les Eco-gardes et les FARDC déjà à Nzulo. L’ICCN et ses complices restent déterminés à violer les droits des populations de Nzulo. Ces jeunes sont évacués à l’hopital Heal Africa», a rapporté dans la journée Lwambo Mupfuni, président du conseil territorial de la jeunesse de Masisi.
En rappel, le Gouverneur du Nord-Kivu, le lieutenant général Constant Ndima, avait signé le 15 septembre dernier un arrêté suspendant tous les travaux de construction, d’exploitation agricole et toute autre activité incompatible avec la conservation de la nature à Nzulo et ses environs, une zone que la population de Nzulo et l’ICCN se disputent plus d’un millier d’hectares de terres depuis des années.
Une force mixte constituée de 125 éléments de l’ICCN, de la police et des FARDC avait été déployée le 30 septembre pour faire respecter la mesure prise par le gouverneur militaire à travers son arrêté.
Déjà au premier jour de son déploiement, cette force avait détruit des fours de braise de certains habitants de Nzulo et les propriétaires contraints de se volatiliser dans la nature par crainte d’une probable arrestation.
Jérémie Kabali
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