Au cours d’une conférence de presse tenue samedi 16 septembre 2022, la coordination de la société civile forces vives de la RDC noyau du Groupement de Kamuronza, des mouvements des jeunes et autres structures de défense des droits humains ont éclairé l’opinion publique après l’arrêté du Gouverneur Militaire du Nord Kivu de suspendant tous les travaux sur les terres de Nzulo et alentour.
Ces structures qualifient cette décision de contradictoires tendant à violer les droits fonciers coutumiers des populations paysannes de Nzulo et susceptible d’accroitre les violations graves des droits humains.
Pour elles, ces terres sont situées en dehors du parc national des Virunga et appartiennent bel et bien à la population de Nzulo.
«Nous voulons ici fixer l’opinion sur un certain nombre de points nécessitants une clarification. En effet, nous rappelons au public qu’il ne faut pas faire d’amalgame lorsqu’on parle d’une situation où il s’agit des populations de bonne fois et constituée des bons citoyens qui occupent et exploitent leurs terres qui leurs appartiennent coutumièrement, dont les droits fonciers sur ces terres ont été également confirmés et renforcés par une décision judiciaire devenue à ce jour définitif rendu en bonne et due forme par la justice congolaise», peut-on lire dans la déclaration de ces structures.
Et de poursuivre,
«Les familles autochtones de Nzulo ont décidées de saisir la justice congolaise qui, à travers un procès contradictoire avec le gouvernement de la RDC, le Tribunal de Grande Instance du Nord Kivu à Goma a rendu son jugement qui a reconnu et confirmé les droits fonciers coutumiers de cette population sur des étendues des terres d’une superficie de 1110 hectares.»
À en croire ces organisations, la population de Nzulo a récupéré une terre qui lui appartenait déjà par le passé.
«c’est depuis de nombres années que les populations autochtones de Nzulo sont menacées dans leurs droits par l’ICCN, une partie de leurs terres ont été irrégulièrement incorporés dans le PNVi poussant de nombreuses familles au déplacement forcé. En bon citoyen, les familles autochtones de Nzulo ont opté pour des voies pacifiques tendant à faire valoir leurs droits et demandant à notre Gouvernement de les remettre dans leurs droits ainsi permettre à toutes les familles contraintes aux déplacements de revenir sur leurs terres ancestrales illégalement considéré comme faisant partie intégrâtes du PNVi», poursuit la déclaration.
Tout en dénonçant l’attitude de manipulation et de désinformation qui voudrait maintenir ces flous en poussant la pauvre population de Nzulo à des violences, ces structures demandent au Gouverneur Militaire du Nord Kivu de revoir sa décision qui d’après elles ne repose que sur des mensonges, de continuer à soutenir les efforts d’un État de droit voulu pas tous les congolais et faire en sorte que toutes les instances habilitées accompagnent les autochtones des Nzulo à poursuivre avec l’occupation de leurs terres, tout en assurant à toute ces familles une jouissance paisible sur les terres de leurs attachement traditionnel.
Elles demandent également à l’ICCN de respecter la justice congolaise qui a déjà tranchée sur ce dossier en reconnaissant la population de Nzulo comme propriétaire des terres en conflits.
En rappel, le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le lieutenant général Constant Ndima Kongba, a signé le jeudi 15 septembre dernier, un arrêté suspendant tous les travaux de construction, d’exploitation agricole et toute autre activité incompatible avec la conservation de la nature à Nzulo et ses environs dans le groupement Kamuronza, chefferie des Bahunde en territoire de Masisi.
Cette mesure a été prise à l’issue de la réunion de sécurité élargie aux membres du corps PPN tenue au gouvernorat du Nord-Kivu sur la protection des parcs et réserves nationaux apparentées.
Jérémie Kabali
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