Les liens concrets du système éducatif congolais :
L’éducation en République Démocratique du Congo, ou système éducatif congolais, concerne l’ensemble des institutions publiques et privées de la RDC ayant pour fonction d’assurer et de développer le système éducatif sur l’ensemble du territoire du pays. Le système scolaire congolais est en majorité public, laïc et il est obligatoire de l’âge de 5 ans jusqu’à 18 ans.
L’éducation préscolaire s’adresse aux enfants âgés de 3 à 5 ans. Elle est dispensée dans les jardins d’enfants et des sections d’enseignement préprimaire ouvertes dans les écoles primaires. L’éducation préscolaire n’est pas du tout obligatoire.
La RDC s’inscrit dans la politique de l’UNESCO qui plaide en faveur de l’éducation de la petite enfance. On observe une nette dynamique pour les inscriptions en cursus d’apprentissage pré-primaire ou pré-scolaire.
L’enseignement primaire conduit en six ans au certificat d’enseignement primaire et au concours d’entrée en classe de septième (ancien 1 er année CO ; cycle d’orientation).
L’enseignement secondaire est sanctionné par l’obtention du diplôme d’Etat donnant accès à l’enseignement supérieur et universitaire. Le cursus universitaire en RDC dure de 3 à 8 ans, divisés actuellement avec le système LMD en 3 ans de licence (Licence 1, 2 et 3), 2 ans de Master (Maîtrise) et 2 ans de Doctorat.
Les zigzags dans la sphère éducative :
Le système éducatif congolais présente un paradoxe ; il affiche les meilleurs taux de scolarisation d’Afrique centrale, avec un taux national de scolarisation (TNS) de 94 % et un écart garçons-filles de seulement 3,6 % (Selon les données de l’institut national des statistiques), mais les redoublements et les abandons sont exagérément élevés suite à l’instabilité sécuritaire surtout dans les provinces sous état de siège et du Sud-Kivu. Puisque les familles sont en déplacement massif à chaque fois que les terroristes investissent une entité quelconque.
Les classes y sont aussi excessivement surchargées au primaire depuis la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement de base, depuis l’avènement au pouvoir du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, aggravant ainsi l’échec scolaire en outrance.
Les motivations d’échecs :
En tous cas, les principales causes de l’échec du système scolaire congolais au primaire et au secondaire sont d’abord, la faible performance d’encadrement quantitative et qualitative des élèves, qui se traduit par des classes en surnombre. En effet, le nombre moyen d’élèves par enseignant en RDC est de 44 au primaire et 46 au secondaire, contre en moyenne 24 dans les pays à revenu intermédiaire comparables, selon un inspecteur de la sous province éducationnelle de Bulongo en territoire de Beni.
En second lieu, l’autre principale cause est la faiblesse des allocations budgétaires effectives. Pendant une année scolaire l’on enregistre facilement plus de 5 grèves sur instruction des organisations syndicales avec comme réclamant l’amélioration de conditions de travail, ayant une conséquence néfaste sur le respect scrupuleux des programmes du calendrier scolaire de l’année concernée.
Cette massification de l’échec comporte des répercussions financières, économiques et sociales importantes. Les raisons susceptibles d’expliquer la situation de l’éducation et de son faible rendement sont nombreuses. On distingue les raisons qu’on pourrait qualifier de structurelles et celles qui sont conjoncturelles. Au titre des difficultés structurelles, on note : L’indigence du système éducatif congolais que se traduit par un déficit d’infrastructures ainsi que par l’absence chronique d’équipements et de matériels pédagogiques dans tous les cycles d’enseignement.
Par ailleurs, la défaillance de l’encadrement qualitatif se traduit par une forte proportion d’enseignants qui ne disposant pas de bagages pédagogiques suffisants. Cela relève la question de la formation des enseignants ainsi que, de la façon dont ils sont recrutés. La défaillance de l’encadrement qualitatif se traduit également par une gestion inefficace du personnel dont les conséquences sont l’absentéisme et l’abandon de poste qui souvent ne donnent lieu à aucune sanction de la hiérarchie.
L’absence de gouvernance homogène et cohérente du système éducatif national qui s’est traduite ces dernières années par des politiques contradictoires ou soit inadaptées relativement à l’état actuel du pays, dans le secteur à l’instar du système (LMD). L’absence d’éthique de certains enseignants qui se traduit par le monnayage des notes, le phénomène des moyennes sexuellement transmissibles, des pratiques anti-pédagogiques, l’absence de remise en cause malgré des résultats souvent médiocres.
Le non-respect des engagements de l’Etat, notamment dans le paiement régulier et dans les délais des allocations d’études aux étudiants (Presque insistant et parfois sélectif), des primes et vacations aux enseignants. La faible diversité de l’offre de formation dans l’enseignement supérieur laquelle n’est pas en adéquation avec les besoins du marché de l’emploi. Cela favorise des orientations par défaut des étudiants dans les filières ainsi que le chômage des jeunes une fois ces derniers diplômés.
Les propositions des pistes pour une solution adéquate :
Il nous sera impossible d’édifier un Congo plus beau qu’avant, prospère et solidaire sans une amélioration considérable du niveau de formation et de la qualité de la recherche sur nos enjeux, et donc de notre savoir-faire.
L’amélioration du rendement du système éducatif congolais nécessite la mise en place d’une gouvernance pluriannuelle du secteur, des actions fortes en vue de réduire considérablement le taux de redoublement dans tous les cycles d’enseignement, l’amélioration qualitative et quantitative du cadre d’apprentissage, la diversification de l’offre de formation, des modèles de financement innovants du secteur notamment par des partenaires privés.
PAUL ZAÏDI
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