Près de 10 millions de personnes dans le monde vivent sans aucune nationalité. Aucun État ne les considère comme ses ressortissants. Ça s’appelle apatridie. Selon le comité inter-institutionnel de lutte contre apatridie en RDC, le pays héberge aussi des apatrides, de nombreuses personnalités, des enfants surtout, vivent dans une situation d’apatridie sans s’en rendre compte soit par ignorance de leurs droits, soit par négligence notamment des parents à l’égard de leurs enfants. Faire respecter les droits des enfants apatrides, un devoir. Selon une étude de 2018 de l’INS, Institut national de la statistique, seul 40,1% des naissances ont été enregistrées à l’état civil en Rdc, la Province du Nord-Kivu enregistrant le plus grand nombre des enfants apatridies.
C’est dans cette optique que dans un atelier de réflexion et échange tenu ce samedi 21 Janvier 2022, l’Organisation Focus Droits & Accès a réuni les acteurs oeuvrant dans le domaine de la protection des enfants pour approfondir les réflexions sur la problématique de non enregistrement des enfants à l’État civil. Un problème qui prive depuis des années plusieurs enfants à accéder à non seulement à la nationalité mais aussi et surtout aux besoins primaires de base garantis par l’État congolais.
Selon Oscar Nvano, coordonnateur du projet de l’apatridie et de l’obtention des jugements supplétifs d’acte de naissance pour le compte de cette organisation, la province du Nord-Kivu dans son ensemble connaît ce problème de non enregistrement des enfants à l’État civil, selon lui, beaucoup d’enfants en ville comme en campagne, ne sont pas enregistrés à l’État civil, ce qui fait que, ceux-ci se retrouvent dans une situation d’apatridies.
“lorsqu’on est apatride, c’est supposer que on n’est pas connu par sa nation, et cela expose la personne à plusieurs medésavantages notamment la difficulté d’accès aux soins médicaux, même aux instances judiciaires. Il ressort que la communauté n’est pas suffisamment informée, s’il y a beaucoup de cas d’apatridies, c’est parce qu’il y a déficit de l’information dans la communauté. C’est un travail qui commence, nous allons débuter une campagne de sensibilisation communautaire pour que la population soit informée sur la nécessité d’enregistrer les enfants à l’état civil dans le délai pour qu’ils obtiennent cet acte de naissance” a fait savoir ce défenseur des droits des enfants
Pour y arriver, Oscar Mvano, invite les autorités compétentes à élargir les bureaux de l’État civil dans les coins et recoins de toute la province du Nord-Kivu pour faciliter un accès facile de la population à ce service d’enregistrement des enfants nouveaux nés en renforçant ainsi les capacités de leurs agents de ces bureaux de l’État civil pour éviter le phénomène enfants apatridies partout en RDC en général et dans la province du Nord-Kivu en particulier.
Victoire Muliwavyo