Depuis le début du mois de janvier 2022, plus de 50 pirogues motorisées ont été saisies et plus de 150 pêcheurs arrêtés puis libérés par la Marine Ougandaise moyennant des sommes colossales.
Un début d’année qui s’annonce très palpitant dans l’arrestation des pêcheurs contrairement même aux années précédentes.
C’est dans cette optique que, la Fédération des Comités des pêcheurs Individuels sur le lac Édouard FECOPEILE en sigle, inquiétée pas cette situation vient de saisir le commandant du 33 ème groupement naval du Nord-Kivu ainsi que la hierchie de l’institut Congolais pour la Conservation de la nature ICCN, pour obtenir auprès de ces deux institutions ayant pour mission de protéger les écosystèmes du parc national des Virunga, une implication dans la sécurisation non seulement de l’écosystème de ce dernier mais aussi et surtout la sécurisation des pêcheurs oeuvrant sur ce lac souvent victimes des arrestations souvent arbitraires de la marine Ougandaise.
Dans une lettre ouverte adressée au commandement du 33eme groupement naval et l’ICCN dont une copie nous est parvenue ce vendredi 21 Janvier 2022, la FECOPEILE, déplore que la carrence des poissons dans les eaux territoriales de la RDC soit causée par une faible règlementation de la pêche et la surpêche dépassant la capacité du potentiel halieutique conduisant ainsi certains pêcheurs congolais à poursuivre les poissons dans les eaux Ougandaises au risque et péril de leurs vies et dont le dernier cas en date est celui du 16 janvier où 6 pirogues motorisées avec 18 pêcheurs de Kyavinyonge et 2 pirogues avec 6 pêcheurs de Kasindi port en ont été victimes.
La défense de l’intégrité territoriale de la surface liquide du lac Édouard par la force navale restant une priorité et la mission de L’ICCN pour protéger l’écosystème aquatique en collaboration avec les sévices de pêche et de l’environnement afin de maintenir l’équilibre écologique du potentiel halieutique pour une exploitation rationnelle dans les eaux congolaises au profit des pêcheurs ainsi que le reste de la population du Nord-Kivu, la FECOPEILE recommande à ces deux institutions :
- De procéder au balisage ou à la démarcation de la frontière liquide du lac Édouard que partagé la RDC et l’Ouganda
- De rendre opérationnel et très mobile la force conjointe (force navale-ICCN) dans les zones transfrontalières du lac Édouard afin d’empêcher la marine Ougandaise d’arrêter les pêcheurs congolais et les pêcheurs Congolais de traverser vers les eaux Ougandaises pendant leur exercice de pêche
- De réglementer la pêche dans les eaux territoriales congolaises pour éradiquer la surpêche et surtout protèger les zones de frayeur ou maternités des poissons contre toute sorte de pêche illégale,
- D’instruire les sévices civils et militaires de bien faire leur travail pour la réhabilitation du stock halieutique tout en évitant la corruption et les crimes environnementaux.
Notons que les patrouilles conjointes et transfrontalières d’octobre à décembre 2021 exécutées dans le cadre du projet LEAFT II et NELSAP ont sensiblement réduit la surpêche en contribuant efficacement à la restauration des poissons qui commencent à se raréfier voire même disparaître côté congolais suite à la pression des pêcheurs clandestins reconnaît la FECOPEILE qui regrette malheureusement que ce projet arrive à terme alors que le danger sur le lac demeure imminent.
Victoire Muliwavyo
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