Par Frédéric Feruzi
Alors qu’il refermait un atelier sur la prévention des conflits et des violences basées sur le genre ce 17 septembre, à Goma, le gouverneur ad-intérim du Nord-Kivu a fait remarquer et dénoncé le tribalisme qui, selon lui, bloque la pacification de la province.
Le commissaire divisionnaire, Romy Ekuka Lipopo, n’y est pas allé par le dos de la cuillère. Le tribalisme est une gangrène dans le pied de la pacification de la province du Nord-Kivu. Dégouté, le gouverneur policier indique que si on le lui demandait, il recommanderait une nomination des cadres originaires d’autres provinces pour diriger le Nord-Kivu, afin que la province se stabilise.
Le chef intérimaire de l’exécutif provincial croit que des dirigeants qui ne sont pas originaires du Nord-Kivu seraient efficaces dans la mesure où ils n’auraient pas d’attaches (liaisons) particulières, localement.
‘’Ça c’est ce que tout le monde nous dit. Quand les gens viennent au gouvernorat, ils nous disent enfin nous pouvons facilement entrer au gouvernorat, enfin nous pouvons facilement voir le gouverneur, voir le vice-gouverneur, voir telle personne. A l’époque ce n’était pas possible’’, révèle-t-il.
L’autorité provinciale qualifie le tribalisme d’un affairisme qui entretient le statu quo depuis une trentaine d’années au Nord-Kivu, à côté des conflits coutumiers et liés aux minerais. ’’Vous avez un problème qui vous arrive sur la table. X vous dit voici la solution, Y vous dit ce n’est pas ça la solution. Et à un certain moment, on fédère même les cours et tribunaux pour éventuellement faire sortir des décisions iniques’’, déplore avec amertume le commissaire Romy Ekuka Lipopo.
Pourtant la solution est toute simple, pense l’autorité. ‘’Il suffirait que ce problème coutumier, minier. Problème de tribalisme puisse s’estomper, alors et alors seulement, je vous dis qu’il ne faudrait pas beaucoup de temps pour que la paix et la sécurité puisse revenir au Nord-Kivu’’, prévient-il.
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