Par Frédéric Feruzi
Les eaux de Goma sont actuellement polluées, a constaté une équipe des chercheurs environnementalistes et chimistes qui s’y penchent à partir de différents laboratoires du Monde. Master en environnement et chimiste à l’université de Goma, Gédéon Muhindo fait partie de l’équipe des chercheurs. Il s’inquiète surtout du sort des enfants dans cette situation de pollution.
Les chercheurs se penchent sur la vraie origine de la forte présence des vibrions cholériques (Microbe du choléra) dans le lac-Kivu. Ces vibrions sont à l’origine du cholera endémique à Goma, notamment au quartier lac-vert, dans le sud-ouest de la ville, avait fait savoir le programme élargi de vaccination (PEV) lors de la campagne de vaccination contre le choléra au Nord-Kivu, en 2019. ‘’On a déjà fait des études, on ne peut pas trouver dans le lac mais c’est seulement ici à Goma, au niveau de Buhimba notamment’’, indique le master Gédéon Muhindo.
Certains observateurs attribuent la présence des germes du choléra dans le lac-Kivu à la canalisation des eaux usées qui emportent matières fécales, poubelles et autres immondices dans le lac.
Dans l’intervalle d’ici la fin de l’étude anthropologique que mènent les chercheurs autour des vibrions dans le lac-Kivu, les scientifiques ont d’abord établi un lien entre le cholera endémique à Goma et l’absence des poubelles publiques qui fait trainer des immondices ça et là. Les enfants en sortent les principales victimes, dénonce le master Gédéon Muhindo. ‘’Les enfants vont y chercher à manger et ça pose déjà le problème de cholera’’, fait-il savoir.
Sa dénonciation est fondée car, selon les chiffres officiels, les petits enfants sont les plus touchés par le cholera, au Nord-Kivu.
L’ONG Solidarités internationales précise que le cholera se transmet par la consommation de l’eau non-potable et contaminée par le vibrion cholérique, le contact de mains, les aliments contaminés par de l’eau souillée, les mains sales du cuisinier ou encore par les mouches.
Les autorités doivent agir pour protéger les enfants et le reste
C’est l’appel du master en environnement Gédéon Muhindo. Il dénonce le fait que les autorités négligent les questions environnementales. ‘’La gestion environnementale, apparemment à Goma, c’est le cadet des soucis. Moi j’aurais souhaité que la question environnementale soit prise au sérieux. Les gens pensent seulement au Covid mais il y’a d’autres maladies qui peuvent se développer et ravager les gens plus que la Covid-19’’, prévient-il.
Le chercheur associe l’insalubrité à Goma et sa conséquence, le cholera, car dans la définition du changement, les changements peuvent être dus à des processus intrinsèques à la Terre, à des influences extérieures ou, plus récemment aux activités humaines, selon les scientifiques.