Ampleur des VSBG au Nord-Kivu : les enfants victimes et Ignorants ?

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Un micro-trottoir que nous avons réalisé ce 3 Aout parmi les enfants à Goma révèle que plus d’un mineur ignore ou dispose d’une connaissance vague des violences sexuelles et basées sur le genre (Vsbg). Un expert de l’Unicef indique que l’organisme œuvre avec des partenaires locaux pour répandre l’information sur les VSBG jusqu’aux enfants.

Des réponses que les enfants nous ont fournies ce mardi, l’on remarque en général que les deux types de Vsbg qu’ils connaissent à peine sont les violences physiques et sexuelles. Cela traduit bien les types de violences auxquelles ils sont régulièrement exposés à Goma. En moyenne une fois par semaine, l’une des deux communes de la ville rapporte, par exemple, un cas de violence sexuelle où l’on a abusé d’un enfant.

Côté famille, les violences qui consistent à fouetter violemment un enfant ou à le brutaliser sont légion dans les coins et recoins de la ville de Goma. Cela on en témoigne chaque jour. ‘’Il arrive que l’on batte un enfant jusqu’à ce qu’il en perde la vie’’, affirme Blessing, une élève de 4ème primaire et habitante de l’avenue Ntoto, au quartier Mabanga-Sud.

Caroline, 10 ans, vit au quartier 4 dans le camp Katindo, elle déplore :’’Certains parents privent de la nourriture à leurs enfants, les font beaucoup travailler et les chicotent’’. Elle ajoute avoir déjà vécu dans son quartier un cas de violence sexuelle des garçons sur une fille. Ça s’était soldé par une grossesse indésirable, dit-elle.

David qui est un garçon de 11 ans relève un cas d’enfants qui vivent une forme des violences économiques sur la rue. ‘’Je les ai vus, ils marchent pieds nus, ils passent la nuit affamés et dorment dans des mauvaises conditions’’, dit-il. David souhaite que ces enfants bénéficient d’une assistance.

Ce que fait l’Unicef pour informer les enfants sur les VSBG

Si les enfants citent notamment les violences physiques et sexuelles et parfois économiques de manière vague, ils ne sont pas informés du concept Vsbg encore moins que les Vsbg sont au centre d’un combat dans la région. Les données officielles montrent que les violences sexuelles restent toutefois les plus étendues.

Dans ses efforts qui visent à ramener la lutte contre les Vsbg à tous les niveaux, y compris à celui des enfants qui sont parmi les principales victimes, l’Unicef entend développer ce que l’on appelle ‘’l’éducation par les pairs’’, c’est-à-dire former des enfants sur les Vsbg qui vont rendre l’information à leurs pairs, à leur tour, explique Jules Hans Beauvoir, manager de la section Protection de l’enfant à l’Unicef-Goma et chef de bureau a.i.

Dans l’intervalle, le fonds de l’Onu pour les enfants accompagnent des jeunes reporters qui sont des enfants qui écrivent des articles, tournent des reportages et organisent des séances d’information sur les Vsbg entre autres à l’intention des enfants.

Types des VSBG


Jules Hans Beauvoir fournit 4 principaux types des violences sexuelles et basées sur le genre (Vsbg). Il parle des violences physique, économique, sexuelle et psychologique. Lors de précédente et actuelle épidémies, les violences sexuelles qui restent répandues ont affecté les enfants.

‘’On a eu des cas d’exploitation et d’abus sexuels des enfants. Vous vous rappelez de l’histoire d’Ebola où il y’a eu des enfants qui ont été victimes, il y’a eu aussi des enfants qui ont été victimes d’agressions sexuelles, donc les enfants au même titre que les adultes sont concernés’’, explique Jules Hans Beauvoir.

Le fonctionnaire de l’Onu invite un enfant qui est victime d’un type des Vsbg, surtout d’un viol ou d’une tentative d’agression sexuelle, à contacter les acteurs locaux qui interviennent dans la prise en charge. Il souligne le caractère capital de la prise en charge psychologique d’un enfant victime.

Jules Hans Beauvoir a aussi une demande aux parents. Il les appelle à contribuer à la lutte contre les violences qui visent les enfants. Il invite les autorités étatiques à décourager les auteurs des Vsbg en appliquant la loi. L’expert plaide enfin pour la prise en charge convenable des victimes.

Frédéric Feruzi

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