Depuis plus de 2 mois la vaccination est en cours au Nord-Kivu. Sur les 2 millions des personnes à atteindre dans cette première phase, seules environ 7000 ont été vaccinées. Ce n’est pas encore assez suffisant selon les scientifiques.
La mobilisation pour le vaccin reste lente en RDC et en particulier à Goma. Beaucoup restent dubitatifs, en raison notamment de la forte inondation des réseaux sociaux par des messages anti-vaccination qui arrivent de partout.
La communication de la riposte congolaise s’active de plus en plus pour convaincre de l’importance de la vaccination pour endiguer l’épidémie de Covid-19, dans le pays. Devant la presse ce 6 juillet, à Goma, le coordonateur provincial du programme élargi de vaccination (PEV) et le coordonateur provincial de la cellule de communication de crise et engagement communautaire (CREC), se sont encore livrés à l’exercice pour emballer les journalistes dans la conscientisation du grand public.
La première phase de la vaccination qui cible le personnel soignant, les personnes à cormobité, les personnes du 3ème âge et les travailleurs sociaux doit immuniser d’abord 20% de la population.
Le paradoxe du refus de se faire vacciner sans respecter les gestes barrières
C’est le constat malheureux que l’équipe de la riposte a fait. Celle-ci s’inquiète car le contexte est marqué par l’augmentation des cas positifs et des morts en cascade, à Goma tout comme à Kinshasa. Le variant indien Delta est plus dévastateur, fait observer le docteur Stéphane Hans Bateyi.
‘’Ce variant Delta c’est parmi les plus meurtriers puisque vous n’avez pas les signes qui vous montrent que vous avez des problèmes. C’est quand vos poumons seront déjà bousiés et que vous allez être asphyxié, c’est soit en syncope qu’on vous emmène à l’hôpital et si on vous emmène tard, c’est un problème mais si on vous tôt vous avez la chance de vous en sortir’’, explique le médecin.
Le risque est évident, à en croire le docteur Stéphane Has Bateyi. Dans une ville comme Goma il est devenu plus grand depuis la dernière éruption volcanique qui a mené à l’abandon total des mesures barrières, fait observer le médecin. Il craint que la loi de Darwin ne soit vécue à Goma :’’La loi de Darwin sur la sélection naturelle, c’est-à-dire les faibles vont mourir et les forts vont rester. Et ça ce n’est pas normal, l’Etat doit protéger tout le monde ; c’est pour cela qu’il faut sensibiliser la population à se faire vacciner’’.
Il explique que les cas montent à Goma pourtant la ville n’a pas assez de morgue pour accueillir des morts. C’est déjà ce qui se passe à Kinshasa depuis l’arrivée de la 3ème vague. Outre le problème des morgues, les consultations sont remplies à Goma et une bonne partie de cas sont de Covid-19.
Par Frédéric Feruzi
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