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Explosion du gaz dans le lac-Kivu : l’OVG démontre-t-elle la fausseté des données des autorités rwandaises ? (Révélations)

Explosion du gaz dans le lac-Kivu : l’OVG démontre-t-elle la fausseté des données des autorités rwandaises ? (Révélations)


Derrière la gestion de la crise humanitaire engendrée par l’éruption du volcan Nyiragongo, le 22 mai, se joue un combat de crédibilité et d’influence des masses (les congolais de l’Est surtout), entre les autorités rwandaises et congolaises, remarque plus d’un observateur averti. Le contrôle des territoires et des populations de l’Est de la RDC oppose en effet les deux Etats depuis près de 30 ans!

Côté rwandais, tout ne se fait pas uniquement pour recevoir des refugiés congolais, comme le veut l’ONU. Derrière l’accueil non ordinaire de quelques déplacés de Goma réfugiés à Gisenyi (Rwanda), l’appel des autorités rwandaises à l’aide internationale pour Goma, le rapport des autorités rwandaises qu’il n y’a pas de risque d’explosion du gaz dans le lac-Kivu, la suspension de l’attestation payante du test de Covid-19 pour traverser au motif que la population sort de l’éruption volcanique et de la crise sanitaire affaiblie économiquement, il y’a sans douter l’image d’un pouvoir public responsable que les autorités rwandaises tentent de faire passer dans l’opinion congolaise, dans l’Est.

Côté autorités congolaises, les mesures pour protéger, orienter ou encore encadrer les déplacés et ceux qui choisissent de rester à Goma ne manquent pas. On voit par exemple une communication permanente qui se fait à différents niveaux de responsabilité, comme qui dirait :’’ l’Etat congolais est responsable et souverain, et c’est à lui de déterminer le sort de sa population de Goma, en situation d’urgence’’. Mais en face, il y’a un pouvoir étranger qui tente apparemment de tirer profit de quelques failles des mesures congolaises, qui suscitent parfois des critiques ou sèment de l’incertitude chez certains.

Outre la récupération politique de la crise humanitaire post-éruption, à Goma, par les autorités rwandaises qui tentent de réparer après les propos polémiques de Kagamé à Paris, sur les massacres de Congolais dans l’Est et le docteur Denis Mukwege, qui ont provoqué la colère des congolais, plus d’un observateur averti voit bien le bras de fer quasi-défiant de l’autre côté de la frontière congolaise. Au Congo, les dirigeants ne se laissent apparemment pas faire. On peut le voir à travers les communications du porte-parole du gouvernement, l’aide des gouvernements au niveau provincial et national aux déplacés, la mobilisation des humanitaires, l’annonce de l’arrivée du président de la république à Bukavu pour y rencontrer un échantillon des sinistrés de Goma (Comme l’aéroport est encore fermé), les rapports de mise à jour journaliers de l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG), etc.

Le combat pour le contrôle de Goma, jusqu’au niveau des rapports scientifiques ?

Rien n’est moins sûr! Les habitants de Goma ont appris lundi à travers différents canaux de communication que l’autorité rwandaise de gestion de l’environnement a dit, à l’issue de recherches, qu’aucun risque imminent d’explosion de gaz à partir du lac-Kivu n’existe.

Cette annonce vient encore une fois jeter le doute sur les rapports quotidiens sur l’activité volcanique que réalisent les autorités congolaises à travers l’OVG. Pour appeler les habitants des quartiers de la partie Est de la ville de Goma à se diriger à Sake, le jeudi 27 mai, les autorités congolaises avaient présenté une activité de la lave volcanique qui se frayait un passage sous le sol de Goma avec la possibilité d’une nouvelle éruption à partir de la surface de la ville et/ou d’une interaction souterraine avec le lac-Kivu, situé au sud de Goma, ce qui pourrait mener le gaz méthane enfoui au fond du lac à s’échapper, tuant à cette occasion de nombreuses personnes à Goma.

Dans son rapport de ce mardi 01 juin, l’OVG semble répondre aux recherches des autorités rwandaises, pour prouver on dirait la fausseté de leurs conclusions.

L’impossibilité physique d’installer des stations sismiques ou GPS dans le lac!

C’est ce que montre l’observatoire volcanologique de Goma (OVG). ‘’L’impossibilité physique d’installer des stations sismiques ou GPS dans le lac ne permet pas de détecter précisément une éventuelle remontée du magma sous le lac’’, explique l’OVG, le seul centre de recherches sur les activités des volcans du nord de Goma connu dans la région.

L’OVG fournit ainsi une explication à son affirmation que l’activité du volcan demeure et le risque qu’il rentre en éruption à partir d’une surface de Goma ou du lac n’est pas exclu pour le moment. Il y’a donc lieu de s’interroger sur les recherches rwandaises. Les chercheurs rwandais ont-ils eux pu installer des stations sismiques dans le lac pour observer, des stations qu’il est impossible d’installer physiquement dans le lac, selon l’OVG ? Les recherches rwandaises concernent-elles seulement la partie rwandaise du lac-Kivu ou ont-elles été menées également dans les eaux territoriales congolaises du lac-Kivu?

Le communiqué de l’OVG de ce mardi s’apparente à une réponse des autorités congolaises, mettant en doute à leur tour les conclusions rwandaises ou disant tout simplement qu’elles sont fausses. L’OVG réaffirme en effet que le risque pour Goma à partir du lac-Kivu est encore-là. ‘’La possibilité d’une éruption à terre ou sous le lac ne peut toujours pas être exclue pour le moment, autant que certaines éruptions peuvent advenir avec peu de précurseurs’’, dit-il dans son communiqué de ce 01 juin.

C’est peut-être pour cette raison que le gouvernement congolais hésite encore à demander aux déplacés de Goma de revenir dans la ville, jusqu’à une nouvelle annonce. Alors que du coté rwandais, les autorités ont permis aux congolais qui s’étaient réfugiés sur leur sol de revenir à Goma, comme pour dire que les autorités congolaises mentent, la situation ne présente plus de risque!

La rédaction

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