Par Frédéric Feruzi
Plus de 400 000 personnes meurent chaque année de la malaria (Paludisme), dans le monde, notamment en Afrique. Depuis l’avènement du coronavirus, l’artemisia, plante d’origine asiatique, se dresse de plus en plus comme un véritable concurrent des molécules traditionnelles (ACT) dans le traitement du paludisme, en Afrique.
L’artemisia a soigné de nombreuses personnes durant des millénaires en Chine, notamment. D’abord plantée en Afrique et privilégiée par des tradi-praticiens, l’artémisia a fait son entrée dans le milieu de la recherche qui a révélé ses multiples attributs dans le traitement tout comme dans la prévention du paludisme, fait savoir le médecin et chercheur congolais, Patient Kaloma Oripale.
Ce jeune chercheur dirige au Nord-Kivu, dans l’Est de la R.D.Congo, la représentation de la maison Artemisia. Ce dimanche 25 avril, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le paludisme, il a lancé avec ses équipes, une campagne de sensibilisation de masses sur les bienfaits de l’artemisia. L’activité va durer une semaine, à Goma.
L’artemisia s’était pour la première fois révélée au grand public congolais lors du déclenchement de la pandémie de Covid-19. L’un des conseillers du président de la république en charge de la lutte contre la Covid-19, le médecin-chercheur Jérôme Munyangi avait démontré son efficacité dans le traitement de la maladie.
L’artemisia, une polythérapie pour traiter et prévenir la malaria
‘’Elle est constituée de plusieurs molécules qui travaillent en synergie, y compris l’artémicyline. L’artémisinine c’est juste une molécule qui nous aide à fabriquer les ACT. Actuellement, même l’OMS préconise le traitement du paludisme avec l’artémisinine combinée avec une autre molécule’’, explique le docteur Patient Kaloma.
L’artemisia est efficace à plus de 95% dans le traitement du paludisme, précise le chercheur qui ajoute que cette plante soigne mieux que les ACT. En effet, l’autre facette des bienfaits de ce médicament, c’est l’absence d’effets secondaires chez le patient qui l’utilise. Cela marque encore une différence avec les ACT.
Outre ces attributs, l’artémisia est actif dans la prévention du paludisme. ‘’L’artemisia est aussi répulsive. Si au moins on plante l’artemisia dans des jardins, dans des rues, facilement les moustiques pourraient diminuer’’, fait savoir le chercheur.
Que le gouvernement et partenaires humanitaires financent la recherche sur l’artemisia
C’est l’appel du docteur Patient Kaloma. Il voit en effet dans l’artemisia une opportunité de donner accès à un traitement quasi-gratuit aux populations congolaises démunies.
‘’Nous appelons l’Etat, même s’il reste un peu réticent par rapport à l’accompagnement, mais on se dit que si les personnes de bonne volonté, les organisations humanitaires, le gouvernement, si nous tous on se tenait les coudes par rapport à cette culture, facilement on pourrait éradiquer totalement la malaria’’, explique-t-il.
La campagne de sensibilisation que le docteur Patient Kaloma et ses équipes ont entrepris ce dimanche entend passer par des églises, des rues et autres espaces de rassemblements pour révéler au public l’artemisia. Ce dimanche, ils étaient à la paroisse catholique de notre dame d’Afrique, à Goma.