Alors qu’ils étaient au 10eme et dernier jour de la manifestation dite anti-Monusco, plus de 40 jeunes manifestants ont été interpellés la mi-journée de ce mercredi 14 avril dans la ville de Butembo dans la province du Nord-Kivu.
Parmi ces jeunes, 32 sont membres du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) et une dizaine d’autres du groupe de pression « Anti-gang » a indiqué un militant de la Lucha à nos confrères de Actualité.cd.
Tout en demandant leur libération immédiate et sans conditions, Jean-Pierre Kasma révèle que ses camarades ont été embarqués à bord de deux jeeps de la police et « ont été conduits au siège local de l’Agence nationale de renseignements (ANR).
« Le 5 avril, nous avons lancé un ultimatum de 10 jours à la Monusco pour qu’elle se retire du sol congolais pour son incapacité à nous aider à stopper les tueries. Aujourd’hui, nous avons tenu à marcher de Base (près d’une paroisse locale catholique) au siège de la Monusco, pour lui signifier que nous sommes à la veille de l’expiration de l’ultimatum, et qu’on n’a plus besoin d’elle chez nous. Malheureusement, avant d’atteindre la base de la Monusco, nos militants, des manifestants non-violents ont été arrêtés. Nous venons de les localiser. Ils sont à l’ANR. On doit les libérer » a-t-il déclaré
Cette manifestation intervient donc après le passage dans la ville de Butembo du Numéro 2 de la Monusco. Dans une interview à la presse de Butembo lundi dernier, Khassin Diagne a indiqué avoir entendu les cris de désespoir des habitants, et a rassuré que la Monusco travaille de commun accord avec les autorités congolaises pour élaborer des plans d’opérations robustes pour venir à bout des groupes armés qui endeuillent des habitants, y compris l’ADF mais les jeunes des mouvements citoyens et autres associations juvéniles ne jurent que pour le départ de la Monusco qui a prouvé son inefficacité dans la traque des groupes armés et révèlent qu’après les 10 jours des manifestations ils passeront à d’autres actions de grandes envergures si la Monusco ne se retirait pas du sol congolais.
Face à cette situation des manifestations qui ont tourné en affrontements entre jeunes dans les territoires de Nyiragongo lundi dernier, au côté de la mesure du couvre feu à partir de 18h, le gouverneur de province du Nord-Kivu Carly Nzanzu Kasivita a décidé d’interdire toutes manifestations même celles dites pacifiques pour des raisons sécuritaires a-t-il signifié.
Victoire Muliwavyo