Par Frédéric Feruzi
Lors d’un point de presse, ce jeudi 8 avril, à son bureau à Kibumba, Boniface Kagumyo a exprimé clairement sa crainte que le conflit prenne une dimension meurtrière. Cette crainte est fondée sur des menaces que profère la population qui revendique la concession.
Le bourgmestre de la commune rurale de Kibumba présente une situation d’impasse entre les deux parties qui se disputent la concession de 168 hectares située à Kanyanja, dans le territoire de Nyiragongo. L’une des parties, le député national Singoma Mwanza, élu localement, dispose de tous les documents officiels qui attestent que la concession lui revient. De leur côté, les familles de Kanyanja qui réclament cette propriété n’ont jusqu’ici présenté aucun document de preuve.
‘’L’honorable Mwanza a envoyé une délégation qui nous a remis une farde des documents qui montrent que la concession lui appartient. Il y’avait un certificat d’enregistrement, un acte de cession signé par deux parties, une note de perception de frais du trésor public, le PV de mesurage et de bornage numéro 613, un PV de morcellement SR 1167 Numéro 580, une copie de carte de sécurisation numéro 587/MINCAB signée le 16 Mars 2018’’, explique Boniface Kagumyo qui rappelle que la partie opposée n’a pas apporté de document.
Face à cette réalité, le bourgmestre de la commune rurale de Kibumba a décidé de réautoriser les travaux du député Singoma Mwanza qui avaient été suspendus, pour raison d’enquêtes, aux débuts du conflit en mars 2021. Pour lui, la population qui l’a alerté le 3 mars sur une tentative de spoliation de sa prétendue terre n’a pas su démontrer que c’est réellement elle la victime. Elle n’a pas non plus fourni des précisions sur les dimensions des terres qu’elle revendique.
Le gouverneur peut prévenir un conflit qui peut devenir sanglant !
C’est la raison qui a motivé le bourgmestre à transférer le dossier à l‘autorité provinciale, après avoir essuyé un échec dans ses démarches pour trouver une issue au conflit. Boniface Kagumyo assure que le gouverneur a, à son niveau, remis l’affaire au ministère provincial des affaires foncières dont on attend une solution.
‘’Moi je suis en train de privilégier le principe selon lequel vaut mieux prévenir que guérir, car la population qui a initié la correspondance a écrit ‘Avant que le pire n’arrive!’, on ne connait pas si le pire c’est quoi, ça peut dépendre de leur conscience’’, affirme le bourgmestre.
Il demande la célérité dans le traitement de ce dossier, au niveau du gouvernement provincial, pour préserver la paix.
Le bourgmestre recommande d’ailleurs la mise en place d’une commission constituée des délégués de la province et du territoire de Nyiragongo en vue d’une solution efficace au conflit de Kanyanja.