Covid-19 : Astra-Zeneca, arme de destruction massive ou vaccin pour stopper la pandémie ?

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Par Frédéric Feruzi

Astra-Zeneca est considéré comme l’un des vaccins les plus efficaces contre la Covid-19, en dépit de quelques évènements de santé qu’on lui attribue comme les thromboses, les Caillaux sanguins ou encore les AVC. Choisi par la RDC pour lutter contre la Covid-19, ce vaccin était au centre d’un point de presse mardi, à Goma.

Sur instruction du président de la république, l’administration du vaccin Astra-Zeneca prévue à partir du 1er avril 2021 a été suspendue. Cette décision avait fait suite aux complications qu’une dizaine d’États européens avaient rapportées chez certains des bénéficiaires du vaccin avant de suspendre son utilisation.

Les autorités congolaises ont préféré patienter jusqu’à la fin d’une nouvelle expertise sur le vaccin Astra-Zeneca avant de fixer une nouvelle date du début de son administration en RDC. Cet événement est proche car l’agence européenne des médicaments, une référence en évaluation de médicaments et vaccin, vient de conclure que l’utilisation d’Astra-Zeneca n’a rien à voir avec les cas de thrombose, AVC et Caillaux sanguins qui sont signalés chez certains bénéficiaires.

En république démocratique du Congo (RDC), il n’y aura pas de campagne de vaccination contre la Covid-19. Le programme élargi de vaccination (PEV) indique que seules trois catégories de plus vulnérables seront vaccinées. Il s’agit du personnel soignant, des travailleurs sociaux et des personnes âgées de plus de 55 ans ainsi que des personnes qui présentent une comorbidité, c’est-à-dire plus exposées car elles souffrent des maladies chroniques tel le diabète, le cancer, les maladies respiratoires, les insuffisances rénales, etc.

Le vaccin Astra-Zeneca est fiable et il faut y faire confiance

C’est en tout cas ce que fait savoir un médecin et un spécialisé en vaccination. Le docteur Stéphane Hans Bateyi est le coordonnateur du programme élargi de vaccination dans la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la RDC. Il est également celui qui a dirigé la commission vaccination au comité national multisectoriel de la riposte à la 10ème ’épidémie de la maladie à virus Ébola, qui a touché notamment les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et l’Ituri.

Le docteur Stéphane Hans Bateyi retrace d’abord les origines du vaccin contre la Covid-19. Le médecin affirme qu’il n’a pas été trouvé à la va vite. Il explique qu’il s’agit d’un vaccin de la nouvelle technologie du génie génétique qui fait suite à des recherches qui ont commencé en 2003. À l’époque, des épidémies du syndrome respiratoire aigu (SRAS), l’ancêtre de Covid-19, touchent la Chine et plusieurs autres pays de la région.

Sur base du travail de l’agence européenne des médicaments et du mécanisme national de contrôle, le coordonnateur provincial du PEV assure que le vaccin et en particulier l’Astra-Zeneca ne présente pas de risque pour la population. ‘’Tout ce que vous avez appris comme effets indésirables de ce vaccin, on n’a pas trouvé le lien de causalité. Donc, on ne peut pas imputer au vaccin tout ce qu’on est en train de dire’’.

Le médecin appelle la population à ne pas écouter les rumeurs sur les complications que pourrait avoir le vaccin. ‘’Nous avons ce que nous appelons la coïncidence. Quelqu’un peut avoir sa maladie, et on le vaccine, le même jour il manifeste des signes, il va dire que c’est le vaccin. Mais c’est une coïncidence, ce n’est pas lié au vaccin. Il faut qu’on arrive à établir le lien de causalité, qui n’a pas été prouvé par rapport au vaccin Astra-Zeneca’’.

Le docteur Stéphane Hans Bateyi fait observer qu’au moins 14 pays africains dont des voisins de la RDC comme l’Ouganda, le Kenya, le Rwanda, le Congo, le Gabon ont reçu des doses du vaccin Astra-Zeneca et les utilisent, mais ils n’ont pas encore rapporté des complications particulières.

Astra-Zeneca, avantageux pour un pays pauvre comme la RDC ?

Le vaccin est approprié aux conditions africaines, comparé aux autres types, explique le docteur Stéphane Hans Bateyi. Il parle de son coût, sa production en quantité et sa conservation aisée.

‘’Vous êtes en train de suivre les informations, la majorité des pays utilisent ce vaccin non seulement pour des raisons de son efficacité et sa sûreté, c’est un vaccin aussi qui est à coût abordable mais aussi sa conservation est moindre. C’est-à-dire que nous pouvons le conserver facilement dans notre chaine de froid au pays. On le conserve à 2 et 8 degré, ce qu’il est facile d’être utilisé, d’être administré’’, fait remarquer le docteur Stéphane Hans Bateyi.

Il indique au sujet du coût que la RDC pouvait attendre même 50 ans avant de se procurer le vaccin. Mais grâce au Covax qui, avec la collaboration de l’OMS, fournit le vaccin aux pays pauvres pour prévenir des inégalités au cœur de la pandémie de Covid-19, les congolais vont avoir accès au vaccin.

Le docteur Stéphane Hans Bateyi s’est fait accompagner devant la presse par le responsable provincial de la communication de risque et Engagement communautaire (CREC). Celui-ci invite à son niveau la population à n’écouter que des évidences scientifiques et non des influenceurs qui mènent une campagne contre le vaccin dans les réseaux sociaux.

‘’Nous, nous nous fions sur tout ce que les scientifiques ont produit comme des évidences et c’est ce que nous amenons à la population…ce que nous donnons ici, c’est ça la vraie information, puis que celui qui fait des vidéos, qui diffusent dans les réseaux sociaux, est-ce que vous avez été avec lui, vous lui avez posé des questions ? Est-ce qu’il peut même venir se présenter et confirmer ses propos ?’’, conclut Désiré Buyana.

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