Par Frédéric Feruzi
Les femmes de la république démocratique du Congo (RDC) appellent le président Félix Tshisekedi à rester ferme dans sa position de ne pas signer l’ordonnance portant nomination de membres de la nouvelle équipe gouvernementale sans femmes. L’article 14 de la constitution doit être respecté!
Regroupées dans la plateforme Rien Sans les Femmes (RSLF), les organisations féminines de la RDC viennent de rendre publique une déclaration, dans l’attente d’une sortie éventuelle du gouvernement Sama Lukonde. Au-delà de leur combat traditionnel pour la représentativité des femmes dans les institutions congolaises, leur déclaration fait également suite aux propos du secrétaire général du parti au pouvoir, l’UDPS.
Augustin Kabuya a fait savoir lors d’une matinée politique en début de cette semaine que la représentativité des femmes dans le prochain gouvernement bloquait sa sortie. Outre son soutien à la position du président de la république à ne pas signer l’ordonnance portant nomination des membres du gouvernement aussi longtemps que les femmes n’y figurent pas suffisamment, le mouvement Rien Sans les Femmes adresse des recommandations aux partis et regroupements politiques.
Les regroupements politiques doivent respecter la loi sur la parité
La déclaration du mouvement Rien Sans les Femmes laissent entendre que bien des acteurs politiques de la RDC doivent faire un effort pour s’informer au sujet des lois sur la représentativité des femmes et les respecter.
‘’Rien sans les femmes exhorte les responsables des partis politiques et regroupements politiques de s’approprier les textes juridiques promouvant les droits des femmes, en proposant les noms des femmes dans le respect strict des prescrits de l’article 14 de la constitution de la RDC et de l’article premier de la loi portant modalité de l’application de la femme et de la parité’’, indique la déclaration, lue ce jeudi 1er avril, à Goma, par Nelly Kieya, point-focal de RSLF au Nord-Kivu, entourée des femmes de différentes organisations féminines.
Les responsables politiques doivent également songer à sélectionner des femmes de niveaux provinciaux dans la constitution des listes de ministrables. ‘’Rien sans les femmes exhorte aussi les partis politiques et regroupements politiques à tenir compte de la compétence des femmes au niveau provincial, ainsi à les positionner dans la gestion de la chose publique au niveau national’’, poursuit la déclaration.
Les femmes congolaises comptent sur la vigilance du premier-ministre par rapport à la question de la représentativité des femmes dans la composition du gouvernement. Cette lutte requiert de même la mobilisation des populations congolaises, pour le RSLF. ‘’Rien sans les femmes demande à toute la communauté et particulièrement aux femmes de rester mobiliser pour cette cause’’, conclut la déclaration de la plateforme.