La République démocratique du Congo célèbre ce 20 novembre la Journée de l’industrialisation africaine sur fond de création de plusieurs Zones économiques spéciales (ZES) pour couvrir l’ensemble du territoire national, en vue de promouvoir le développement du pays.
Les retombées positives de ces régions géographiques économiques avantageuses que ne cesse de créer l’actuel ministre de l’Industrie, Julien Paluku Kahongya, sous l’impulsion du Président de la République et du Premier ministre, se font de plus en plus sentir.
En effet, depuis bientôt quelques mois, le gouvernement tente de diversifier l’économie nationale, qui dépendait autrefois essentiellement du secteur minier.
Pour ce faire, il a décidé de créer six zones économiques spéciales. Le Premier ministre congolais, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, a lancé le 04 novembre dernier la première «zone économique spéciale» pilote du pays, dans la banlieue de la capitale Kinshasa. Une initiative pour séduire les investisseurs étrangers, car ces zones géographiques sont couvertes d’une fiscalité très abordable.
La ZES pilote de Maluku : une fierté nationale
A la zone pilote de Maluku qui va générer au moins 3500 emplois directs, la firme Strategos recrutée par la Banque mondiale pour gérer le site, est déjà à pied d’œuvre. La première phase est celle de viabiliser le site. Les constructions des entrepôts et la mise à disposition des espaces aux entreprises suivront par après.
De nombreuses entreprises intéressées à venir s’installer à ce jour, dans les zones économiques spéciales en RDC se bousculent déjà au portillon, essentiellement des entreprises industrielles mais aussi des entreprises de services.
Tenez à titre illustratif : Étienne Vauthier, président directeur général de la firme Belexia Africa fait déjà part à Julien Paluku de la volonté de sa firme d’installer une industrie de fabrication des produits pharmaceutiques génériques en RDC, précisément dans la Zone économique spéciale pilote de Maluku.
Yona Komlan Gbenyedzi, président de International Africa Holding, est venu lui, annoncer la disponibilité de son entreprise à s’installer dans les zones économiques spéciales de la RDC, pour ne citer que ces deux-là, alors que le projet n’est pas encore opérationnel.
Dans l’entre-temps, l’équipe d’experts du ministère de l’Industrie sillonnent déjà les différents endroits ciblés du pays où seront aménagées les autres ZES, afin de procéder préalablement à l’élaboration d’un plan global d’aménagement avant l’installation des usines.
Julien Paluku se veut rassurant
Le ministre de l’Industrie, se veut rassurant quant aux avantages.
«Tout entrepreneur qui s’installera dans la zone est exonéré de toutes les taxes pour une durée de 5 ans, renouvelable une fois. Celui qui aménage la zone est exonéré pour 10 ans, renouvelable une fois. Et à la fin de la période, il commence à payer seulement 50 % des droits et taxes dus à l’État. Cela va permettre à ce que le pays soit un grand exportateur. Surtout que nous allons entrer dans la zone de libre-échange continental africain. Si nous ne le faisons pas, nous allons être le déversoir de tous les produits africains. Mais avec l’expérience des ZES, c’est nous qui allons inonder le marché africain avec près d’un milliard de consommateurs.
Dans dix ans, nous deviendrons parmi les pays exportateurs, à l’instar de la Chine qui vend ses produits moins chers alors que c’est la même qualité que celle qui est produite en Europe. C’est une nouvelle expérience qui a réussi ailleurs.
Si vous voyez la Chine vendre moins cher sur l’ensemble du monde, c’est parce qu’elle a été parmi les premiers pays à imiter cette initiative de zones économiques spéciales.
C’est comme ça que l’on s’interroge sur la vente des produits chinois à moins cher. C’est parce que ces produits viennent des zones économiques spéciales où il n’y a pas de taxes. Et, lorsqu’on les exporte vers l’extérieur, les gens ont tendance à croire qu’ils sont moins chers que ceux produits et vendus en Europe. Nous voulons éditer cette initiative des zones économiques spéciales», a déclaré le ministre de l’industrie. Dès son arrivée à ce ministère, Julien Paluku, très déterminé avait promis de s’investir pour donner un coup d’accélérateur à l’industrialisation du pays. Et les résultats sont palpables aujourd’hui.
Des grands investisseurs souscrivent déjà au projet
Pour appuyer cette détermination de Julien Paluku, Marcelin Bilomba, conseiller du président Tshisekedi au collège économique a également confirmé le fait que des grands investisseurs auraient déjà souscrits au projet. « La première firme à s’installer à Maluku, ce serait pour le montage des camions « trucks » montés ici et la deuxième firme ce serait pour le montage des hélicoptères », avait-il déclaré.
Origine de la Journée de l’industrialisation africaine
En 1989, dans le cadre de la deuxième décennie du développement industriel de l’Afrique (1991-2000), l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 20 novembre « Journée de l’industrialisation de l’Afrique » à travers sa résolution (A/RES/44/237).
Depuis cette date, le système des Nations Unies organise des manifestations dans le monde entier pour sensibiliser le public à l’importance de l’industrialisation de l’Afrique et aux défis auxquels le continent est confronté.
C’est une journée consacrée à l’incitation des pays à s’engager davantage dans le processus industriel, pour susciter une prise de conscience au niveau mondial et mobiliser l’appui international en faveur du développement industriel de l’Afrique.
La journée permet chaque année d’aborder des problèmes liés au développement industriel durable et d’évaluer les stratégies d’atteinte des objectifs visant à faire des Africains des partenaires égaux dans ce nouveau monde. ACP
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