Des statistiques fournies par la société civile du quartier Ndosho qui longe le tronçon, 10 à 15 personnes perdent la vie chaque mois sur cette partie de la route principale de Goma. Les blessés sont quotidiens et innombrables, indiquent diverses sources.
Les années passées, des bulldozers des sociétés de construction des routes engagées par le gouvernement congolais ont été vus à des moments différents sur ce tronçon qui suscitent questionnements et inquiétudes à Goma.
Plusieurs habitants de la ville s’étaient en vain attendus à l’asphaltage du tronçon Néo-apostolique-Rwasama mais les travaux s’étaient limités, à chaque fois, au remblayage.

Néo-apostolique-Rwasama figure pourtant sur la liste des kilomètres que le gouvernement congolais tout comme l’union européenne s’étaient engagés à goudronner depuis 2011 pour le gouvernement et en 2014 pour l’union européenne. La chaussée asphaltée qui y était en état de délabrement avait été alors vite rasée.
Alors que presque toutes les routes principales de Goma sont désormais asphaltées, le tronçon Néo-apostolique-Rwasama est la partie de la voirie qui fait encore la honte de la ville, pour plus d’un habitant de Goma. Pour dénoncer, certains sont allés jusqu’à accuser les autorités provinciales du Nord-Kivu de mauvaise foi à l’égard des habitants de Ndosho.
Dégâts humains, sanitaires et environnementaux
Les dernières victimes en date sont mortes dimanche passé. Roulant à moto, un taximan et ses deux clients ont été renversés par un minibus avant de mourir sur-le-champ. A en croire la société civile de Ndosho, et le chauffeur du minibus et le taximan-moto étaient à vive allure, sur une route en grande partie couverte de nids de poule.
Mais, il n y’a pas que des collisions qui font des morts sur ce tronçon. Plusieurs autres victimes sont cognées : adultes et enfants. Cela aide la société civile à constituer ses statistiques qui situent la moyenne des morts entre 10 et 15, le mois.
Les blessés sont souvent internés à l’hôpital général de référence Bethesda dit CBCA-Ndosho.
‘’Au jour le jour, il y a des accidents, il y a des jambes qui partent, des mains des paisibles citoyens qui partent. Si vous allez à l’hôpital CBCA-Ndosho, vous y trouvez des blessés…Peut-être ce sont des honorables députés de demain, des gouverneurs de demain, des présidents de la république de demain. Ça c’est déjà une perte qu’on n’est pas en train de supporter,’’ regrette Claude Rugo, président de la société civile de Ndosho.
Il dénonce également la poussière qui, en dehors d’occasionner des accidents entre les conducteurs, menace la santé des riverains et l’environnement.
En appui à Claude Rugo, Jackson qui est chauffeur dénonce:
’’Il y’a ici des bourbiers quand il plait, et pendant la sécheresse, c’est une poussière insupportable.’’

Il faut asphalter la route Néo-apostolique-Rwasama en urgence !
Cette recommandation fait l’unanimité parmi les riverains du tronçon que nous interrogeons. Claude Rugo s’étonne que les autorités mettent autant de temps avant d’en finir avec les dénonciations autour de ce tronçon qui mesure moins de 1KM.‘’Il n’a que 900m,’’ précise-t-il.
‘’Les accidents que nous enregistrons au quotidien n’ont d’autre origine que le délabrement de cette route, ce sont les nids de poules qui créent des collisions,’’ témoigne une vendeuse des légumes près du parking de Ndosho.
Elle se fait appuyer par ce revendeur des pièces de rechange que nous rencontrons à près de 300m de là.
’’Nous souffrons carrément ! Nous nous demandons comment est-ce que l’on a asphalté partout sauf ici. A quoi pense-t-elles ces autorités en agissant ainsi ?’’ s’indigne-t-elle.
De son côté, ce jeune homme qui habiterait à Kibwe, dans le nord de Goma, mentionne le cas du tronçon entrée président-Majengo, long d’au moins 1km, parmi les routes négligées par les autorités dans l’asphaltage.
’’La route est en mauvais état et cela génère plein de poussière et d’accidents,’’ explique-t-il.
En dehors de l’asphaltage, les autorités devraient poser des dos d’âne et des panneaux de signalisation routière pour limiter les accidents sur le tronçon Néo-apostolique-Rwasama, recommande la société civile de Ndosho. Cela peut stopper les morts et les blessés sur ce tronçon, selon elle.
Par Frédéric Feruzi