Président-directeur général des tradipraticiens de la région des grands-lacs, le docteur Isaac Rwanamiza a prononcé un discours conscientisant et interpellateur des tradipraticiens, lors de la 18ème journée africaine de la médecine traditionnelle célébrée ce 31 Aout, à Butembo, au Nord-Kivu.
Des tradipraticiens de Goma, Butembo, Lubero, Nyiragongo et Rutshuru se sont retrouvés ce lundi dans la ville de Butembo pour faire une évaluation de leur apport à la santé de l’individu dans la région. ‘’Un peuple privé d’un système sanitaire adéquat est un peuple voué à la mort’’, déclare le docteur Isaac Rwanamiza.
Pour la toute première fois, la médecine traditionnelle a été intégrée dans le système de soins par l’OMS. Ce type de médecine redonne espoir et foi en l’avenir aux masses populaires de toutes les couches sociales, relève le docteur Isaac Rwanamiza.
Au centre d’un système sanitaire adéquat en Afrique et surtout dans la région des grands-lacs, dont il faut une nouvelle politique, selon le docteur Isaac Rwanamiza, la médecine traditionnelle a besoin d’actions cohérentes et des résultats palpables à tous les niveaux, en toutes matières et catégories respectives, pour pouvoir garder son caractère de patrimoine commun.
Responsabilité des Tradipraticiens
‘Or vert béni’, ainsi les tradipraticiens désignent affectueusement la médecine traditionnelle. Sauf que sans résultat palpable, l’expression ‘Or vert béni’ ne resterait que générique. Le docteur Isaac Rwanamiza en a conscience.
‘’C’est donc à nous tradipraticiens et à nous seuls qu’il appartient de savoir capitaliser cette bénédiction divine dans notre vécu quotidien. L’heure est venue pour nous, tradipraticiens, de prendre une nouvelle tangente et de regarder tous dans la même direction pour le progrès, les perspectives et l’innovation vitales de la médecine traditionnelle’’ a-t-il sensibilisé.
Il appelle à la conscience des tradipraticiens pour la santé, l’immoralité et la liberté qui sont, de ses propres termes, les astuces de nos aïeux. Le docteur Isaac croit que les tradipraticiens peuvent parvenir à redresser la médecine traditionnelle, grâce à la mutualisation des efforts et des intelligences, chacun dans son rôle respectif.
Il est certain que le redressement prendra du temps, mais il est sûr que la réussite sera certaine.
En effet, la médecine traditionnelle souffre, en Afrique, de plus en plus d’une mauvaise presse depuis ces dernières décennies, en raison notamment de l’infiltration des charlatans qui proposent des solutions à tous sans être en mesure de guérir rien, disent certains critiques.
Voilà peut-être une raison qui a justifié ce thème à cette 18ème journée de la médecine traditionnelle :’’Les décennies de la médecine traditionnelle, progrès et perspectives d’avenir’’.
Engagement de tradipraticiens
Depuis 2001, les tradipraticiens mettent en œuvre un plan de développement sanitaire qui devra aboutir à l’amélioration de la médecine traditionnelle et de leurs substances médicamenteuses, à l’horizon 2024.
Dans l’intervalle, il y’a des épreuves pour tester les acquis de ce plan de développement. C’est le cas entre autres d’Ebola et de la Covid-19. ‘’Notre organe de tradipraticiens s’engage…à tout mettre en œuvre pour accroitre la capacité régionale de la riposte aux grandes endémies qui sont le VIH, la tuberculose, le paludisme…ainsi que pour améliorer la lutte contre les épidémies de rougeole, poliomyélite, choléra, maladie à virus Ebola et particulièrement le Covid-19 dans les zones affectées.’’ A déclaré le docteur Isaac Rwanamiza avant de souligner :’’Ma conviction la plus profonde est que la médecine traditionnelle africaine n’est pas une médecine comme les autres’’.
Frédéric Feruzi
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