Insécurité grandissante à Goma : Quid des bandits qualifiés, libérés de Munzenze à la suite de la grâce présidentielle ?

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Depuis le lendemain de la remise en liberté de 208 prisonniers, le 31 juillet dernier, des alertes sur leur implication dans des cas de vols et d’autres formes de banditisme n’en finissent plus. Et d’aucuns s’en inquiètent à Goma et s’interrogent sur l’objectivité de la justice quand elle établissait la liste des bénéficiaires de la grâce du président Tshisekedi.


Kyeshero, Kahembe, Katindo, Ndosho ou encore Virunga, presqu’aucun quartier de la ville de Goma n’est épargné par des rapports des cas de banditisme attribués aux prisonniers libérés fraichement de Munzenze.


Dans certaines entités, les cadres de base signalent des vols diurnes sur des avenues. C’est le cas de Virunga, dans l’Est de la ville. A Ndosho et Kyeshero, dans l’Ouest de Goma, nos sources parlent de vols à main armée menés de nuit par des bandits venus de Munzenze, selon la société civile locale.


Cas rapportés cette semaine


Les derniers cas en date remontent au mardi 18 Aout à Kahembe et Katindo. Un bandit de grand chemin a été maitrisé et torturé profondément avant d’être sauvé de la fureur de la population par le groupe mobile d’intervention de la police(GMI), au moment où l’on allait le brûler vif. Le fait s’est passé sur l’avenue du lac, dans la soirée, indique un rapport de la commune de Goma.


Plus à l’Est de la ville, au quartier Kahembe, en pleine journée un étudiant s’est fait ravir son téléphone et son argent, sur un sentier du cimetière dit Itig. A en croire la cellule de paix et de développement du quartier Kahembe (CPDQ), des bandits récemment libérés de Munzenze y ont élu domicile et se mettent à voler au vu et au su de tous. Son vice-président, John Nduhira souhaite que la police soit déplacée dans ce cimetière pour traquer ces bandits et les ramener en prison.


Dans le sud-Ouest de Goma, le conseil de jeunes du quartier Kyeshero affirme avoir enregistré 6 cas de cambriolage dans différentes familles entre la semaine passée et le début de celle-ci. Le conseil établit un lien entre la montée de l’insécurité et la libération de prisonniers de Munzenze. Certaines sources signalent même la complicité de ces bandits avec certains cadres de base.

Erreur ou légèreté dans le listage de bénéficiaires de la grâce?


Les deux avis reviennent largement dans l’opinion à Goma, depuis que les cas de banditisme se multiplient. Une fille qui habite derrière la mosquée de Katindo, au quartier Katoy regrette de voir qu’un bandit très redouté dans le milieu ait été aussi de la partie des prisonniers libérés. Dans son regret, elle s’interroge sur les critères qui ont concouru à sa remise en liberté.


Quand nous abordons ce mercredi le sujet avec un cadre de l’administration publique indigné, il s’exclame :’’Ne savez-vous pas que plusieurs ont été libérés contre de l’argent ? Il fallait payer 150$ pour figurer sur la liste. Ainsi, plusieurs innocents sont restés en prison alors que des brigands sont à l’extérieur’’.

Les autorités auraient dû être plus sérieuses en examinant chacun des cas pour libérer des prisonniers moins dangereux, disent plus d’un observateur à Goma. Début Aout, cette position avait déjà été exprimée par la société civile du Congo(Socico), qui venait d’enregistrer de nombreuses alertes de la population. La Socico souhaitait que la police fasse le suivi de prisonniers libérés dans leurs avenues.

Frédéric Feruzi

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