Trois députés provinciaux du Nord-Kivu ont proposé une gestion rotative de la province. Pour eux, cela pourrait aider à mettre fin aux frustrations de certaines communautés qui ne se retrouvent pas dans la gestion de la province.
Cette propostion suscite depuis lors un débat houleux entre ceux qui soutiennent cette initiative et ceux qui la conteste.
Le député provincial Prince Kihangi, l’un des députés initiateurs de ce mode de gestion estime que le consensus a toujours dirigé le monde et la RDC n’en fait pas exception.
“Notre constitution n’a jamais interdit le consensus s’il n’est pas contraire à la loi. Le consensus est partout, dans toutes les démocraties à travers le monde. La Belgique vit le consensus entre Wallons et flamands, n’est-ce pas? La formule 1+4 a été un consensus etc. L’idée de trois honorables députés ne s’opposent pas aux élections du Gouverneur ou du Président de l’Assemblée. Il s’agit tout simplement d’un consensus qui sera basé sur les principes démocratiques. On n’a pas à se faire la guerre pour une idée si noble. Le document sur l’analyse de trois honorables députés va vous parvenir si tôt et vous comprendrez mieux pour soutenir l’idée,” a-t-il précisé.
Une idée que ne partage pas le député provincial Jean Paul Lumbulumbu.
L’élu de Lubero et vice président de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu estime que la demarche de ses collègues viole la loi fondamentale du pays.
” En réalité, ce n’est pas la majorité ethnique qui gouverne le Nord Kivu mais plutôt la majorité politique. Nos collègues qui estiment qu’il doit y avoir une gestion rotative du poste de Gouverneur, je leur concède la liberté de pensée et d’opinion.
Toute proposition de gestion rotative du poste de Gouverneur dans le contexte constitutionnel actuel est totalement inacceptable car en défasage avec la constitution du pays.”
N’étant pas d’acxord avec l’élu de Lubero le député provincial Alexis Bahunga Malira, élu de Masisi Et de son côté Alexis BAHUNGA Élu de Masisi pense que ce sont ces frustrations qui conduisent aux idées de la scission de la province. Et pour éviter d’y arriver, un arrangement entre communautés s’avère nécessaire.
“Entre ceux qui veulent garder le Nord-Kivu dans leur communauté ethnique et ceux qui veulent la scission de la dite province au regard des nombreuses frustrations observées, un arrangement entre communautés pour une gestion rotative de la province est à trouver,” a-t-il écrit sur son compte Twitter.
S’exprimant à ce sujet lors de la clôture du dialogue dit de vérité samedi dernier à Goma, le gouverneur Carly Nzanzu Kasivita a rappelé que les ambitions politiques s’exercent au sein des formations politiques et non dans la manipulation qui se cache derrière une communauté.
” La constitution de la RDC stipule que quiconque veut se présente ou se faire élire doit se présenter comme candidat indépendant ou dans un parti politique de son choix. Les antousiasmes politiques se nourrissent dans un parti politique et non dans le communautarisme. Certes la sociologie fait partie de la politique, mais nous devons arrêter de nous cacher derrière nos communautés.
Rien ne dit que si le gouverneur est de telle communauté, que cela signifie que l’autre ne peut pas accéder à la gestion de la province. Tout est question de convention politique et non de la communautarisation si nous voulons voir un Nord-Kivu développé,” a-t-il declaré.
La question qui se pose est de savoir si cette demarche de ces trois honorables députés provinciaux va aboutir ou non. L’avenir nous en dira plus.
Richard Kubuya