Lac Édouard: Un accrochage oppose les marins aux Maï Maï à l’embouchure de la rivière Rutshuru

Le bilan fait à présent état de deux blessés graves dont un pêcheur clandestin et un patrouilleur mais la recherche de victimes se poursuit dans les eaux du Lac-Édouard, signale une source de la société civile.

La patrouille mixte du lac-Édouard a dû faire face ce mercredi, 17 juin 2020 aux tirs de miliciens Mai-Mai qui protégeaient des pêcheurs clandestins à Mulindi, dans les encablures de l’embouchure de la rivière Ruthsuru. Basés à Chanika, position située à environ 4 Km de Vitshumbi, au bord du lac-Édouard, les miliciens se livrent régulièrement aux activités de vol, kidnapping, taxes illégales, saisi des matériels des pêcheurs, notamment.

Malgré de multiples opérations de ratissage menées par l’armée sur le lac-Édouard, depuis ces dernières années, les Mai-Mai semblent persister dans leurs exactions. Les principales victimes restent les populations des villages riverains du lac-Édouard, dans les territoires de Rutshuru et de Lubero, font régulièrement savoir des rapports de la société civile.

Lors de l’accrochage de ce mercredi soir à 18h49, un pêcheur clandestin a été blessé dans le camp des hors-la-loi. L’autre blessé figurait parmi les patrouilleurs. Leur équipe composée des membres du comité des pêcheurs de Nyakakoma, de la force navale et de service de l’agriculture et de la pêche (Agripel), avait été mise en place à la suite de nombreux cris d’alarme des organisations des pêcheurs et de la société civile.

Les deux blessés ont été transférés ce jeudi matin à l’hôpital général de Rutshuru. Les recherches se poursuivent à la surface du lac-Édouard, pour repérer d’éventuels corps sans vie des miliciens ou leurs matériels.

À part blesser un pêcheur clandestin, les patrouilleurs ont pu récupérer 5 pirogues des clandestins protégées par les miliciens.

Inquiétudes permanentes de riverains

Le comité des pêcheurs de Vitshumbi s’inquiète que les miliciens Mai-Mai opèrent librement sur le lac-Édouard, à partir de Chanika, au vu et au su de tout le monde, explique Kilometrie Vatikane David, son président.

Début juin, le président de la société civile de Vitshumbi a dû prendre fuite, craignant pour sa vie. Mbay Muviri, qui est encore en cavale, recevait des menaces des Mai-Mai après avoir dénoncé une taxe illégale imposée à tout habitant avant d’accéder au lac-Édouard.

Frédéric Feruzi