Exploitation du pétrole dans le PNVI : Plusieurs ASBL sollicitent du président de la République, l’annulation des contrats déjà signés

 

Les Associations Sans But Lucratif oeuvrant dans le domaine de l’environnement en ville de Goma, se sont réunies le week end dernier pour hausser la voix contre l’exploration et l’exploitation du pétrole dans le parc nationale de Virunga( PNVI).

Ces associations ont exhorté le président de la république à annuler les décisions signées par l’ancien régime sur le dossier d’exploitation du pétrole dans le parc national de Virunga (PNVI) afin de préserver les milliers d’espèces menacés de disparaitre, une fois cette exploitation est effective.

Cette action, selon l’organisateur, fait suite aux autres activités dont la signature des pétitions est déjà exécutée pour contrecarrer les projets déjà sur table, autour de l’exploitation du pétrole dans le PNVI.

Une fois bien géré, le parc lui-même peut produire plus que ce qui est proposé par les multinationaux, ont-ils dit. Ils promettent de mener plusieurs activités dans ce sens.

C’est un rebondissement dans cette affaire qui, depuis un certain temps, a poussé au soulèvement des populations riveraines du PNVI.

Les avis de la population

En 2013, une organisation dénommée « Espace de Recherche pour Economistes » a organisé un sondage d’opinion en ville de Goma pour avoir une idée sur les avis de la population par rapport à l’activité pétrolière dans le plus vieux parc d’Afrique (PNVi).

Les chercheurs avaient abouti aux résultats tel que sur 544 personnes enquêtées (196, soit 36,03% de femmes et 348, soit 63,97% d’hommes) ont été tirées aléatoirement en fonction du poids démographique de chaque quartier.

37,81% disaient être « pour » l’exploitation, 22,60% avaient dit être « un peu d’accord », alors que les autres étaient soit « contre » ou encore n’avaient aucune position (sceptiques), en raison des proportions respectives de 29,08% et 10,51%.
Cependant, les enquêtés qui s’étaient montrés « pour » ou « un peu d’accord » par rapport à l’exploitation avaient avancé diverses raisons.

La majorité (près de 47%) pensait que l’exploitation pétrolière pourrait créer des emplois aux congolais, plus de 34% pensaient que l’activité pourrait générer des recettes à l’Etat pour la réalisation de ses grands projets. La minorité évaluée à un peu près de 12% trouve que tout compte fait, ce pétrole n’a d’importance que s’il est exploité.

Parmi ceux qui étaient et qui demeurent contre, une majorité de plus de 40% justifient sa position par le fait que, selon eux, l’exploitation du pétrole a des conséquences néfastes sur l’environnement (parc, écosystème, biodiversité, écologie, etc.) ; 35,82% ont quant à eux dit que rien ne rassure que l’argent provenant du pétrole peut bénéficier à la population.
 
Mais, d’où est venue l’idée

A la suite de la signature d’un contrat de partage de production avec le gouvernement congolais en 2007, la société SOCO se voit, comme par malheur, attribuer le Bloc V du Graben albertine qui couvre une partie du parc national des Virunga. Tout de suite, des réclamations commencent au niveau international jusqu’en 2011 où la société entreprend des travaux d’exploration du site pétrolier. Là, s’accentuent les pressions. SOCO E&P sprl est coincé : coincé par les riverains du lac Edouard, coincé par la Société Civile du Nord-Kivu, coincé par une coalition d’ONGs internationales, coincé par d’ONGs locales et internationales, coincé par les Nations-Unies au travers de l’UNESCO, coincé par son pays natal, l’Angleterre…
Seul allié de lutte à ses côtés, le gouvernement congolais. Mais lui aussi sous les mêmes pressions en vertu des conventions internationales ratifiées interdisant des travaux du genre extraction pétrolière dans une aire protégée à la fois par le gouvernement et l’UNESCO.

Dans un droit de réponse à l’UNESCO, le gouvernement justifiait sa position par le souci de se voir enfin doté des moyens financiers pour la sécurisation du patrimoine mondial de l’humanité, le parc en l’occurrence.

Mais, derrière toutes ses défenses, le gouvernement viserait une chose : Attendre que soient achevés les travaux d’exploration qui détermineront la valeur économique du gisement pétrolier à exploiter.

Ainsi, sera-t-il possible pour la RDC de faire valoir son droit en renégociant les fonds carbones auprès de l’OCDE.

Dossier à suivre …

Gabriel Kashugushu