Les grossesses non désirées : un sérieux couac dans la partie Ouest de la ville de Goma 

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Les grossesses non désirées, a-t-on appris, sont celles  qui peuvent négativement affecter la santé de la femme voire même causer sa mort. Dans la partie ouest de la ville de Goma, ces pratiques sont malheureusement fréquentes et offensent au respect des droits de la santé sexuelle et de la reproduction.

Cette partie regorge quatre quartiers de cette municipalité  à caractère touristique dans lesquels, bon nombre de leurs occupants reste moins instruits et moins nantis. Ces derniers sont notamment, Keshero, Mugunga, Ndosho et Lac Vert.

Cela, par le fait qu’ils demeurent des agglomérations reculées, qui suite à quelques personnes friquées, qui y construisent des belles  bâtisses grâce à l’accessibilité aux terres à moindre coût, elles se modernisent peu à peu.

Beaucoup de leurs habitants n’a des informations suffisantes sur les notions liées au respect des droits à la santé sexuelle et productive, ce qui fait que la majorité des filles se marient trop tôt et n’arrivent pas à être scolarisée ou à terminer leurs études.

Cela, viole la loi numéro 06/018 du 20 juillet modifiant et complétant le décret du 30 janvier 1940  portant code pénal congolais interdisant les violences sexuelles surtout celles commises sur les mineures.

Mlle Nabintu Gisèle mariée, mère de deux enfants et âgée de 16 ans du quartier Kyeshero indique, «  je ne sais même pas ce que veut dire le droit à la santé sexuelle et  la reproduction, parce que je n’ai jamais été à l’école et mon époux n’a aucun jour voulu qu’on en parle ».

 A Mlle Kabuo Jeanne âgée de 17 ans et mère de trois enfants habitant le quartier Mugunga de poursuivre,  « Je connais certaines choses sur le planning familial, sauf qu’ici nos parents eux-mêmes  nous disent qu’une fois  au  toit conjugal, nous ne pouvons pas refuser les rapports sexuels à nos maris quand ils nous les demandent, car nous y sommes pour faire des enfants ». Cela, en préjudice avec l’un des points du protocole de Maputo qui souligne que, la femme a droit d’émettre son avis sur le nombre d’enfants à avoir au foyer, et en cas des discussions c’est sa décision qui a la primaire de prise en compte.

« La plupart des cadres de base qui pouvaient s’impliquer dans la sensibilisation pour servir de courroie de transmission entre l’autorité établie et leurs administrés n’en sont pas suffisamment informés et n’en s’intéressent moins, regrette M. Mumbere Justin détenteur d’un dispensaire au quartier Lac Vert ».

Nécessité d’une forte sensibilisation

A en croire certains infirmiers et sensibilisateurs sur le planning familial, le gouvernement avec l’appui  de ses partenaires devront rendre disponibles des moyens conséquents dans le cadre la consolidation de la vulgarisation des droits à la santé sexuelle et reproductive, en vue d’éviter ces pratiques prohibées par la loi, car le bien être des communautés en dépend.

Pour l’infirmier  titulaire du centre de santé New Hope Center de Kyeshero, ça ne sera que par cette voie plus particulièrement une mobilisation de tout un chacun, que ces pratiques déplorables qui mettent mal la vie de  nos filles prendront fin.

A l’un de ses collègues d’ajouter  « dans ces quartiers les filles préfèrent plus accoucher à la place d’avorter à forte raison que, c’est de cette manière qu’elles ont été éduquées. C’est plutôt le non respect de planning familial qui y pose des sérieux problèmes ».

Parler de la sexualité y est un tabou

Relativement aux us et coutumes fondamentalement  respectées y observées, discuter tout haut de la sexualité  présente un tabou. « Ceci, est même le fait   qui empêche les parents à échanger sur ce sujet avec leurs enfants particulièrement  les filles », informe le Président des autochtones du quartier Mugunga.

Donnant un éclaircissement, Me Aliamuntu Clarisse, avocate au barreau de Goma souligne que, dans ces contrées où lui aussi vit, seule la sensibilisation vaudra de plus pour combattre ce mal, et cela en langues maternelles. La raison, a-t-elle ajouté, n’est  qu’une bonne partie des populations  ne comprend pas français, pour bien auditionner des messages  lancés à cette fin.  Elle a enfin renchéri que, ces grossesses qui ne contribuent pas aux efforts de développement, demeurent des infractions pénales au regard de la loi contre les violences faites à la femme dont celles dites sexuelles qui devront être punies conformément aux textes en vigueur.

Jean Paul Kombo/ ACP Goma  

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