Depuis le déclenchement de la pandémie de Covid-19, les cas de violence sexuelle et basée sur le genre (VSBG) sont en hausse dans le monde tout comme en RDC. Le Nord-Kivu est l’une de provinces du pays qui notifient le plus de cas.
Le travail de défense des droits de l’enfant que mène le parlement d’enfants du Nord-Kivu consiste également dans le monitoring des violences qui sont faites aux moins de 18 ans, filles et garçons.
Depuis le début de l’année 2021, le parlement d’enfants du Nord-Kivu qui couvre les territoires de la partie sud de la province indique avoir enregistré 76 cas. Responsable de la permanence du monitoring des VSBG au parlement d’enfants, Ibrahim Mwemedi précise que 10 de ces 76 cas sont des violences sexuelles.
Le reste des cas sont liés aux violences physiques, économiques et psychologiques. 76 cas n’est qu’un chiffre représentatif car plusieurs autres cas ne sont pas dénoncés par les victimes pour différentes raisons. ‘’Il y’a certaines victimes qui ne parviennent pas à dénoncer en pensant que c’est pour garder leur dignité, or intérieurement elles sont détruites’’, déplore Ibrahim Mwemedi.
Les victimes sont répertoriées aussi bien dans leurs maisons familiales que dans les familles d’accueil, fait observer Ibrahim Mwemedi qui précise que 70% des victimes sont des filles.
Le rôle des autorités et des leaders communautaires
Le parlement d’enfants du Nord-Kivu adresse des notes de plaidoyer en direction des autorités et des leaders communautaires. ’’Prenons le cas des violences sexuelles, quand la victime se donne l’audace de dénoncer et que l’auteur n’est pas sévèrement puni à titre d’exemple, là nous allons directement saisir notre corps judiciaire, car lorsque la victime voit son bourreau circuler librement, cela le fait souffrir davantage’’, explique Ibrahim Mwemedi.
Au niveau communautaire, le parlement appelle les leaders à revoir les normes nuisibles et les pratiques discriminatoires qui touchent principalement la jeune fille. Il souhaite également que les auteurs des violences contre les enfants soient punis.
Dans le cadre de sa politique de répression des violences basées sur le genre, le gouvernement congolais entend publier les chiffres de trois dernières années, ce vendredi 24 septembre, signale la maison de la femme du Nord-Kivu. Celle-ci avait déjà annoncé que l’année 2020 avait notifié presque le double de cas des VSBG enregistré en 2019, en raison des confinements décrétés par les autorités pour limiter la propagation du coronavirus.
Frédéric Feruzi